Qu'elle était Green, ma vallée du Rhône...

Musique / Attention, voilà du lourd ! À savoir le retour d’Al Green à Jazz à Vienne, soit une des plus grandes voix de la soul music, longtemps égarée du côté de Dieu, et revenue à ce qu’elle sait faire de mieux : des tubes joliment païens. Christophe Chabert

Il paraît que la soul se porte bien, merci. Enfin... Voir la vieille baderne scientologue Isaac Hayes tenter une OPA sur les scènes mondiales depuis 3 ans, constater que Solomon Burke préfère toujours multiplier les épouses plutôt que de s’abonner à un programme Slim Fast, cela donne cependant une image de la légende manquant quelque peu de glamour. Mais voilà, cet été, ce n’est pas n’importe quel sexagénaire qui se remet en selle, pardon, en soul : Al Green, l’immense Al Green, l’auteur du tube interplanétaire Let’s stay together, le genre de chansons avec lesquelles vous ne pouvez pas ne pas emballer une fille/un garçon. Al Green a déjà 35 berges quand il enregistre sur le mythique label Hi ce slow déchirant, et il en avait déjà mis quelques-uns dans le mille l’année précédente. Mais aucun autre de ses morceaux n’aura autant usé les platines de tout bon Dj de mariage qui se respecte (les autres ne méritent que le mépris...). Moite et chaudronAl Green, c’est une voix hors du commun, un timbre androgyne qui ressemble à l’accouplement d’un parquet qui craque avec une porte qui grince, mais harmonieusement - c’est la fin de la saison, on a le droit d’être fatigués ! Al Green, c’est aussi le type de gars capable de se faire couler un bain, avant que son épouse, hystérique, ne lui jette du blé bouillant sur la peau, non sans avoir laissé traîner son flingue dans la baraque, avec lequel elle se suicidera dans la foulée. Voyez le genre... Là où d’autres (Marvin Gaye, pour ne pas le citer), ne survivent que très peu à ce genre d’anecdotes, lui s’en est tiré, mais avec une foi inébranlable en Dieu (renouvelée après une chute de scène, dont il se sort à nouveau indemne). Le pauvre, toutefois, tombe le nez dans le gospel, drogue dure dont il mettra des années à décrocher, sans aucune aide extérieur, probablement en consultant son compte en banque pour constater que chanter dans les églises, ça ne nourrit pas son homme, coco ! Alors, il y a 15 ans, Al Green est redevenu Al Green, et tant mieux, car cette icône-là a encore bien des choses à nous susurrer à l’oreille. Pour son concert à Vienne, on prévoit d’ores et déjà que des records de moiteur vont être battus, et pas seulement à cause de la canicule !Al Greenle 7 juillet à 20h30, au Théâtre Antique dans le cadre de Jazz à Vienne

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