Haute Voltage

Soirée / Tête d’affiche de la nouvelle soirée Electro/Choc initiée par le Mark XIII, John Lord Fonda est l’auteur d’une techno ravageuse et implacable, autant influencée par le son des premières raves que par la new-wave des années 80. Damien Grimbert

Ce n’est un secret pour personne, le paysage musical français n’est pas forcément des plus exaltants, et les musiques électroniques ne font pas exception à la règle. Ce qui n’a pas empêché pour autant l’apparition ces dernières années d’une pléiade d’artistes iconoclastes, échappant farouchement aux formatages en vigueur. Et parmi ces derniers, John Lord Fonda est loin d’être le moins talentueux. A priori, pourtant, rien de particulièrement innovant : une techno aux beats lourds et aux sonorités saturées abrasives, quelques nappes de synthé, 2/3 passages vocaux, des ambiances sombres et froides… Oui, mais voilà, le tout s’avère d’une efficacité remarquable, le son est lourd, imparable, et impeccablement produit, les rythmiques dispensent une énergie proprement époustouflante, et surtout, surtout, l’émotion surnage littéralement de tous bords, comme si l’artiste avait pris pour devise inébranlable le titre de l’un de ses morceaux, Music is not computer algebra… À l’heure où la plupart se complaisent dans une électro minimale froide dont l’élégance apparente masque de plus en plus mal la vacuité, John Lord Fonda prend le risque de créer une techno “maximale” éminemment personnelle, qui fait le grand écart entre la fulgurance des raves du début des années 90 et la mélancolie décomplexée des années 80. Preuve que l’innovation n’est pas toujours là où on la croit.DeBaSer
Évidemment, les amateurs du genre n’auront pas manqué de faire le lien avec un autre adepte de la dévastation de dancefloors pure et simple, le dijonnais Vitalic, qui n’a d’ailleurs pas manqué de signer John Lord Fonda sur son propre label Citizen après écoute de quelques morceaux. Mais si le rapprochement semble effectivement évident en ce qui concerne les singles, où l’on retrouve le même déchaînement euphorique, c’est sur la longueur d’un album que les différences émergent, celui de JLF l’emportant in fine en termes de cohérence comme de diversité. Loin des jeunes prodiges de la génération Myspace, signés avant même leur majorité, ce dernier témoigne en effet d’un parcours musical de longue date : dix années de Conservatoire, quelques expériences rock, une ou deux tentatives plus ou moins avortées dans les années 90… Avant la renaissance il y a quelques années sur Citizen, avec un premier maxi en 2004 (VoltAge EP), suivi d’un premier album en 2005 (DeBaSer) ressorti l’an passé dans une version plus complète. Auquel on ajoutera, par mesure d’exhaustivité un nouveau maxi sorti en mars (Voltage EP2), qui de toute évidence devrait faire très très mal restitué en live, comme devrait le confirmer sa prestation de vendredi.Soirée Electro/Choc
avec John Lord Fonda (live), Arnaud Rebotini, et The Flyle 11 mai au Vertigo

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