Partir en lives

Petite sélection outrageusement subjective des concerts des prochains mois.

Sur la routeMoriarty. Rien que le nom du groupe frappe l'imagination : à la fois ennemi juré de Shelock Holmes, héros du roman méta-culte de Jack Kerouac, ou même acteur américain de série B (Michael Moriarty, notamment star de The Stuff, film où la population est terrorisée par un yaourt addictif et meurtrier)... Et désormais un groupe franco-américain, dont les envolées folk n'ont rien à envier aux récentes découvertes du genre. Si la formation existe "officiellement" depuis 1999, aucune trace live ou discographique ne permettait d'en déceler l'existence. Il s'est fallu d'un concert sur les ondes de Radio France pour que le groupe mené par la chanteuse Rosemary Standley commence à se faire un petit nom. La responsable de programmation du Centre Culturel Jean-Jacques Rousseau fait partie des auditrices providentielles, elle tombe légitimement en pamoison et offre une date aux six musiciens. À l'écoute d'un cinq titres intitulé A Perfect Tuesday, on savoure un univers folk ouaté, dont les superbes textes sont presque effacés par la puissance vocale à fleur de peau de ladite Rosemary. Moriarty est de ces formations dont la mélancolie vous fait rentrer dans une spirale hypnotique, vous laissant avec un sourire béat aux lèvres (et une envie d'y revenir au plus vite).le 13 janvier au Centre Culturel Jean-Jacques Rousseau (Seyssinet-Pariset)Griseries hongroisesFondé par Pierre Boulez en 76, réunissant 31 solistes exceptionnels, successivement dirigé par Boulez, Peter Eötvös, Johnathan Nott et bientôt par Susanna Mäkkli, chef finlandaise, l'ensemble Intercontemporain crée l'événement à chaque concert, parce qu'il est l'un des meilleurs groupe dédié à la musique de notre temps. Sous la direction du compositeur et chef hongrois Peter Eötvös, l'Inter interprétera Le concerto de chambre pour 13 instrumentistes de l'autre grand compositeur hongrois, György Ligeti. Composée en 1970, cette pièce dévoile l'écriture micropolyphonique déjà en germes dans d'autres partitions de Ligeti. La matière sonore fine, précise, émouvante, plonge l'auditeur dans une rêverie très animée, aux rythmes inventifs. Chinese Opera de Eötvös, commande de l'ensemble pour ses dix ans, pour 28 musiciens et dispositif électro-acoustique, inaugure l'orientation du compositeur vers le théâtre musical ; on pense à son Tri Sistry, opéra mis en scène par Ushio Amagatsu et qui fit grand bruit lors des représentations au Châtelet et ailleurs. Avec Music for a while (95) du compositeur suisse Michael Jarrell, les couches sonores lénifiantes aux échos baroques régénèrent. le 16 février à l'Auditorium de la MC2Mon empire pour un liveLes fans d'Atari Teenage Riot risquent de pleurer de bonheur : le grand Alec Empire sera en effet au Ciel le mardi 7 mars (la salle accueillera par ailleurs Jack The Ripper, White Hassle et Nervous Cabaret, rien que ça). Le mieux pour résumer l'univers sonore du garçon, c'est encore de se procurer son double album Intelligence and Sacrifice (sorti sur son label Digital Hardcore Recordings) : le premier disque exhale le prolongement parfait de son mythique combo, avec ses guitares furibardes et ses mantras revendicatifs hurlés jusqu'au vertige, et le deuxième disque laisse quant à lui la part belle aux expérimentations électroniques du bonhomme, à ses spirales cycliques et arythmiques. Pour l'avoir vu en live il y a maintenant deux ans dans ce seul dernier versant, on lui avait un peu tourné le dos, pas vraiment convaincus. Avant de se rabibocher à la sortie de son petit dernier, Futurist, réconciliation relative de ses deux facettes dans un élan punk-garage colérique. Quoi qu'il en soit, on sera sans doute au premier rang, en train d'hurler des insanités après une bière de trop. le 17 mars au Ciel Rock bargeÀ l'initiative du crew Cosmos Donuts, les locaux de EVE accueilleront le vendredi 24 mars une affiche pour le moins déroutante. Dans un premier temps, les trublions du collectif Dragibus donneront l'un de leur fameux concert pour "kidults" : déguisés en improbables peluches aux couleurs criardes, jouant d'instruments de leur invention, les membres de groupe se sont construits un répertoire en partie basé sur des comptines enfantines du monde entier, et sur la voix juvénile de leur chanteuse. Si le spectacle ne manque pas d'interpeller par son absurdité, au niveau musical, l'enchantement connaît des hauts et des bas en fonction de l'humeur de chacun. Les sbires seront suivis du combo bruitiste d'origine roumaine (avouez, ça fait envie...) Sun Plexus, et c'est là où les choses devraient se corser. Labellisés "légende de l'undergound français", réputés pour leurs performances aussi barrées qu'hétéroclites (les gaillards en ont traumatisé plus d'un en détruisant un piano méthodiquement, en pleine obscurité, lors d'un de leur set), les Sun Plexus vous crachent en pleine gueule des complaintes stridentes prêtes à exploser n'importe quand, des agressions sonores dangereusement maîtrisées, des boucles infernales à s'en faire péter les tympans de bonheur. En bref, une soirée idéale pour les amateurs d'anal-core et de peluches géantes. le 24 mars à EVE

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