MUSIQUE / Voila presque dix ans que ces amoureux de la musique classique font partager leur juste engouement au public grenoblois. fondée en 1987, leur association se nomme dans un premier temps “oreille en fête”, et parsème la fnac comme la salle oliver messiaen de concerts rigoureux. Séverine Delrieu
Conviée dès l'ouverture du Musée de Grenoble en 1997 à établir une programmation dans l'Auditorium, l'association fusionne et se rebaptise “L'Oreille en fête-Musée en Musique”. Depuis, des cycles de musique ce sont établis ; des récitals, des concerts magnifiques, des artistes prestigieux invités. Cette année, le très doué et jeune pianiste Bertrand Chamayou, virtuose de la musique romantique, magnifiera une fois encore la musique de Liszt. À l'occasion du 250e anniversaire de la naissance de Mozart, trois rendez-vous avec le compositeur permettront de découvrir une partie de son vaste répertoire de musique de chambre. Sans oublier la découverte de nouveaux talents chère à Musée en Musique, avec le cycle “Le printemps des jeunes interprètes” accueillant entre autres cette saison, le guitariste Emmanuel Rossfelder, révélation soliste instrumental aux Victoires de la Musique Classique 2004. Enfin, “Une journée au Musée”, initiative lancée l'année précédente et qui rencontra une belle réussite, se voit réitérée et développée. Paysage sonoresAu 19e siècle, les musiciens interprétaient la musique de leur temps dans des salons de musique, espaces également ouverts aux œuvres des peintres de cette même période. Ainsi musique et peinture se nourrissaient l'une l'autre, dialoguaient. On aurait rêvé retrouver ce même type de configuration au Musée de Grenoble pour cette série des deux concerts nommés “Journées au Musée” (qui met en relation une période picturale avec la période musicale correspondante), mais, malheureusement pour cause de normes sécuritaires à respecter, ce rêve s'effondre. Passé cette nostalgie quelque peu désuète, Les Journées au Musée proposent deux concerts haut de gamme connectés avec les expositions temporaires, dans de très bonnes conditions d'écoute (l'Auditorium) ainsi que dans un processus d'entrée fort judicieux. À commencer par le concert donné par l'excellent Ensemble Musique Oblique (en résidence cette saison), qui interprétera deux programmes de musique française alors que le Musée se couvrira des toiles des trois maîtres du paysage dauphinois, les peintres Jean Achard, Laurent Guétal et Charles Bertier. Même si le salon n'est pas là, le ressenti sera presque identique : le public pourra s'immerger dans l'époque artistique du 19e siècle. Avec d'abord un concert de cet ensemble (à géométrie variable), qui jouera un quatuor de Chausson et un Quintett de Franck, suivi d'une conférence de présentation sur l'exposition qui ouvre sur l'autre concert, où des compositeurs tels que Fauré, Berlioz et Lekeu viendront étayer le premier programme. Enfin, le public pourra utiliser son billet de concert pour déambuler à loisir au milieu des toiles. La même formule sera réitérée en mai pour illustrer la collection Rupf de Berne de Picasso à Paul Klee, par le même Ensemble de Musique Oblique qui s'attellera aux œuvres de Schoenberg, Mozart, Webern, Scriabine ou Bach. détail des concerts en pages agenda
