Des puppets et des hommes

Après 2 ans d’absence, les marionnettes hip-hop berlinoises déjantées des Puppetmastaz sont de retour sur disque et sur scène, reprenant leur plan d’invasion de la planète là où elles l’avaient laissé. Damien Grimbert

Retour en arrière. Début 2003, quelques rumeurs éparses commencent à courir à propos d’un gang de marionnettes hideuses en forme d’animaux (hippo, grenouille, lapin, cochon, taupe…), affublés de baggys et chaînes en or, réputés maîtres du micro et du beat dévastateur. Gangstoy rap ? Le mot est lancé et confirmé au bout de quelques mois par la sortie d’un premier album Creature Funk, effectivement peu avare en tubes divers. Des désormais classiques Pet Sound (et son petit gimmick 8 bits entré dans la légende) et Zoology, en passant par la grosse artillerie électro Humans get all the credits, les Puppetmastaz s’imposent comme les ovnis hip-hop du moment, et forts de prestations scéniques à la réputation démentielle, font parler d’eux à travers toute l’Europe. Il faut dire qu’au-delà de la dérision et du second degré apporté par leur présence sautillante et leur flow braillard en anglais, les bestiaux sont “hostés” par un crew d’artistes de premier choix (Gonzales, Mocky, Max Turner…), qui a su parfaitement apprivoiser toutes les tendances musicales du moment pour mieux les restituer dans des productions imparables.

Martian Juice

Mais l’électro hip-hop potache des marionnettes ne réussit pourtant pas à convaincre Virgin outre mesure, qui vire sans concession la ménagerie qu’elle avait hébergé jusque-là à l’aube du 2e album, stoppant nette une invasion pourtant prometteuse. Qu’à cela ne tienne, après quelques mois d’errances, le label bordelais Vicious Circle prend la relève, et sort à la fin du mois d’octobre Creature Shock Radio, 2e opus d’autant plus attendu au tournant que le premier avait bénéficié d’une médiatisation et d’un bouche-à-oreille des plus flatteurs. Les Puppetmastaz sont donc face à un défi de taille, prouver la viabilité de leur univers déconneur sur le long terme, dans une galaxie hip-hop dont les frontières se sont étendues dans l’intervalle au-delà de l’imaginable. Il en faut néanmoins plus pour impressionner le crew, renforcé entre-temps de quelques recrues de taille (Yoda, de Star Wars, ni plus ni moins). Et force est de reconnaître que si les premiers tracks de l’album ne font qu’égaler en efficacité leurs précédents exploits, la machine s’emballe rapidement à partir de Martian Juice et ses monstrueuses infrabasses, pour ne jamais retomber par la suite… Plus encore que sur le premier album, l’univers musical des Puppetmastaz apparaît en effet avant tout comme un majestueux hommage aux différentes facettes d’un style qu’ils vénèrent bien plus qu’ils ne parodient. On retrouvera ainsi des références au flows d’Eminem, Method Man, Jay-Z, Sean Paul et bien d’autres, des sonorités old school, futuristes, dancehall, électro-funk, pop à foison, et un sens de la rythmique et de la mélodie qui devrait également faire fureur lors de leur passage sur scène.

Puppetmastaz le 17 novembre à 20h30, à la Maison de la Musique de Meylan Album : "Creature Shock Radio" (Vicious Circle)

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