Nouveaux monstres

Preview/ Le Grenoble Jazz Festival propose cette année trois ambitieuses propositions qui questionnent la notion essentielle et cruciale de la transmission. On verra ainsi le Brassband Micromegas, ensemble composé d’une trentaine de musiciens amateurs ou en voie de professionnalisation (sous la houlette de François Raulin et de son collectif d’improvisation la Forge), se confronter à l’univers de David Murray, assurément l’un des musiciens les plus ouverts de la planète jazz (le 17 mars à la MC2).Un retour aux sources pour le mythique créateur du World Saxophone Quartet attaché depuis près de vingt ans à retrouver les racines africaines et créoles de la musique improvisée, qui avait déjà réalisé un travail pédagogique similaire en 1997 à Grenoble. De l’autre côté de l’Atlantique, on appelle Rookies ces jeunes pousses qui font leurs classes auprès de vieux briscards qui les prennent sous leurs ailes pour mieux les laisser voler des leurs. Le batteur Daniel Humair pourrait presque appeler petits-fils, les musiciens tous compositeurs instrumentistes et improvisateurs hors-pair frais émoulus du CNSM et futures stars (parmi eux, Manu Codjia qui a accompagné Erik Truffaz) qu’il a rassemblé au sein d’un Baby Boom à la hargne et à la maîtrise insolente (à voir à l’Hexagone de Meylan le 8 mars). Médéric Collignon, Daniel Humair (justement) le considère tout simplement comme un véritable génie. Et ce n’est sûrement pas ceux qui ont assisté à son exceptionnelle prestation en solo l’an passé à la salle Olivier Messiaen qui diront le contraire. Trompette, cor, bugle, machines, voix, bidouillages en tous genres… le talent de ce musicien inclassable avait littéralement éclaté au sein du projet Napoli’s Walls de Sclavis. On le retrouve ici (le 11 au Théâtre de Grenoble) dans le rôle tout aussi ardu du chef d’orchestre pour présenter le travail fruit d’une résidence de six mois qu’il a réalisé avec les apprentis musiciens de l’OSNI. Dans ces conditions, au delà de la célébration évidente d’un des fondements originels du jazz, la présence à l’affiche du festival du bluesman John Mayall (le 16 à la MC2) ne saurait finalement pas plus relever du hasard, lui qui a permis tout au long de quarante années d’une carrière exceptionnelle avec les Bluesbreakers, l’émergence de la jeune garde de la scène blues rock anglaise depuis Jimmy Page en passant par Mike Taylor, Jack Bruce, Peter Green, Mick Fleetwood, et plus tard, Jeff Beck ou Clapton. On sait ce que tout ce petit monde est devenu… HG

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