French Rabbits

Ils ont tourné avec Katerine, monté leur propre label, enregistré un premier album et même réalisé un disque avec Héléna Noguerra (pour le chanteur). Les pop-country-folkeux de French Cowboy poseront leurs stetsons à la Bobine le 19 octobre. Entretien avec Federico Pellegrini, leader hyperactif de ces desperados made in France. Propos recueillis par Patrice COEYTAUX

Petit Bulletin : Le nouvel album de french Cowboy, Share Horses, est immédiat, direct, à l’image de la musique et de l’enregistrement qui s’est fait en une semaine.
Federico Pellegrini : Oui et non. Disons qu’il est immédiat dans son orchestration en groupe mais les chansons de Lisa, tout comme les miennes, existaient depuis longtemps. On en faisait tourner une, l’un après l’autre, en essayant de les orchestrer rapidement, comme un contre la montre, un premier jet, sans fioritures. Les gars les découvraient, pas nous. Ce qui ne change rien au challenge... Et au panache.On sent fortement l’influence de Lisa Li-Lund sur ce disque. Des ambiances et mélodies dans la lignée de vos compatriotes d’Herman Düne, qui ne sont autres que… Les frères de Lisa.
Oui. Elle a écrit la moitié des chansons, ça force l’influence. Par contre, pour ce qui est de la lignée, je trouve qu’elle a son monde bien à elle.Niveau reprise, on aurait pu s’attendre à un standard folk, mais le groupe s’est décidé pour Little 15 de Depeche Mode. Une chouette façon de rappeler qu’un groupe pop-folk-country ne fait pas que de la pop-folk-country, n’écoute pas que de la pop-folk-country et ne vit pas que de whisky et de chevauchées sauvages …
Oui. Little 15, j’écoutais ça quand j’avais 20 ans. J’ai toujours aimé cette chanson. Comme de la musique classique pour attardé. Et puis j’adore la voix de Martin Gore. De toutes façons, on n’écoute pas que de la pop-country-folk, loin de là.Vous avez créé votre propre label Havalina Records. Ne pas avoir continué la collaboration avec une Major comme Barclay n’a pas empêché ce projet de se développer et de bénéficier d’une notoriété honorable… Un exemple pour les labels indés.
Oh, je ne sais pas. Ce qu’on a fait, on l’a fait parce qu’on se sentait prêts. Le premier album, on l’a enregistré nous-mêmes, dans notre local. Je suis allé le mixer avec ma thune chez Jim Waters, j’ai payé moi-même mon billet d’avion, ma bouffe. Quand je suis revenu, on n’avait plus envie de le donner. Aujourd’hui, tous les gros labels réclament 50% des droits d’auteur en édition, sans rien faire, parce qu’ils ne se font plus assez de thune ailleurs. Pour moi, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond là-dedans. En 20 ans de musique, j’ai le sentiment qu’on grignote toujours plus chez l’auteur, qu’il prend ce qui reste quand tout le monde a bien bouffé. Pourtant, il n’y a que toi dans ta tête quand tu écris des morceaux sur ta vie de merde. À ce moment-là, tout le monde est bien tranquille dans son fauteuil à regarder la Star Ac’. Moi, je n’ai pas que ça à foutre. On a monté notre label, on a mis ce qu’on a pu comme thune dedans, on fait des économies tous les jours, Havalina ne paie pas de homard à ses musiciens, et pourtant, on gagne ni plus, ni moins, on se démerde quoi.Tu as travaillé avec Héléna Noguerra et aujourd’hui Lisa Li-Lund. Les collaborations féminines font partie de l’univers French Cowboy…
Moi, j’aime faire chanter les filles, chanter avec des filles, être avec des filles, alors oui pour les collaborations. J’ai proposé que deux des cowboys se fassent opérer, mais personne n’est très chaud. Je ne sais pas, les duos, les choses comme ça, ça me touche. J’irais beaucoup plus spontanément demander à une fille de chanter avec moi qu’à un garçon. Je préfère leur sensibilité. Il y a ces temps-ci une forte explosion, au niveau national, de groupes français anglophones. La scène indé française est en phase de percer vers l’international. Une bonne nouvelle…
Oui, on n’a plus honte de chanter en toute langue, il y a tout à gagner là-dedans. Je trouve qu’aujourd’hui, les jeunes groupes ont plutôt la classe, qu’ils ont bien digéré les choses. Comme s’ils étaient nés eux aussi avec une guitare, dans les années soixante, ailleurs. Quand on se nourrit à la musique rock anglo-saxonne, c’est difficile de monter un truc en français. La musique, c’est de l’inspiration, du recyclage et de la copie, un mélange de tout ça, plus un peu de soi. Moi, j’ai appris l’anglais avec la musique. Je peux comprendre. Rien à ajouter, si ce n’est merci à la Bobine de nous soutenir. Organiser un concert en 10 jours, ça aussi, c’est du panache.French cowboy
Dim 19 octobre à 19h, à La Bobine

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