Monsieur Burns

Pour être honnête, on s’y attendait un peu, mais pas à ce point : We go way back, le troisième album de H-Burns, est la grande et belle surprise de cette fin d’année, tant pour la scène locale que pour le folk français. FC

Son deuxième album, Songs from the Electric Sky, avait été enregistré en 48 heures, faisait reposer son atmosphère sur cette volonté de délivrer un son brut, direct, en connexion immédiate avec les velléités de songwriter de Renaud, l’homme derrière le pseudo incandescent (ash burns). Puis ce dernier eut envie d’élargir ses compositions à d’autres univers sonores, de s’entourer de comparses à même de partager son superbe spleen. Soit les complices Antoine Pinet, Jonathan Morali (qu’on connaît comme meneur de la formation Syd Matters), Stéphane Milochevitch (du duo Thousand and Bramier), et, plus récemment, le batteur tout terrain Patrice Coeytaux (oui, le même bougre qui officiait jusqu’à l’an dernier dans ces colonnes). Toujours sous bonnes influences (Leonard Cohen, Bob Dylan, Smog, Pavement…), Renaud revient à des morceaux plus courts, à la sacro-sainte dynamique couplets / refrain, bref, à des formats dont le fort accent pop n’est en rien un renoncement, mais bien au contraire un sain prolongement de ses obsessions mélodiques. Retour vers le futur
Dès le premier morceau éponyme, We go way back, on ne peut qu’être frappé par la saisissante puissance sonore du garçon : production aussi efficace que discrète, voix assénant ses lyrics anglaises avec classe, bien loin des échos yaourts de bon nombre de ses coreligionnaires, assurance harmonique faisant atteindre des sommets, sursauts rock précieux, à mille lieux des incunables images d’Epinal d’un genre musical que d’aucuns confinent aux seuls chevelus neurasthéniques en mal d’amour… L’album s’écoute d’une traite, se remet au début histoire de sélectionner ses tracks préférées (notre cœur de pierre penche sévèrement pour Half a man / half a freak), avant de se savourer en live : on a eu cette chance insensée à l’occasion de la release party de la semaine dernière à l’Ampérage, en ouverture du hautement sympathique Night Klébard festival. Frontman passionné, dont l’humilité fait la part belle à ses sbires, Renaud réinterprète avec une fougue rock ses compositions, et s’impose définitivement comme l’une des plus belles voix brisées que le folk français contemporain compte dans ses rangs pléthoriques. Le genre de coup de cœur qu’on a envie de faire partager au plus grand nombre. Dont acte : courrez acheter son album, vous ne le regretterez pas. H-Burns
« We go way back » (PBOX / Discograph)

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