Et si l'on danse ?

Il existe moult façons d’exécuter une variante humaine de la fameuse parade nuptiale. Histoire d’être prêt à épater vos congénères par vos déhanchés les plus audacieux, voici un petit récapitulatif des danses à l’honneur en cette fin d’année. FC

La Dirty Dancing
Bien sûr, l’exercice est contraignant, demande beaucoup de dextérité chorégraphique et une assurance démesurée en termes vestimentaires, mais pour peu que tout soit correctement coordonné, vous rendrez un vibrant hommage au regretté Patrick Swayze tout comme aux très peu regrettées années 80. Niveau look, point trop n’en faut, jouez-la sobre : choucroute capillaire, chemise nouée à mi-torse et jean serré pour vous mesdemoiselles, coupe mulet, justaucorps et pantalon moulant pour vous messieurs. Définissez au préalable vos espaces de danse respectifs, entrez sur scène main dans la main, avant d’entamer une sorte de tango syncopé. Puis serrez-vous le plus possible contre votre partenaire en multipliant les mouvements pelviens en rythme. Les épaules dégagées, agitez les bras de façon décousue ; mesdemoiselles, laissez votre comparse se convulser frénétiquement à genoux, encouragez-le à vous soulever majestueusement au-dessus de sa tête. Messieurs, si la tentation de faire l’amour avec le sol se fait trop pressante, cédez un court instant mais rappelez-vous : on ne laisse pas bébé dans un coin. Le Slow
Inventé par Sophie Marceau dans La Boum (comment ça, non ?), cette danse est l’espoir de tout grand timide, peu amène en matière de mouvements corporels rythmés, qui pourra ainsi voir, selon la fameuse formule de Richard Sanderson et Vladimir Cosma, ses rêves devenir réalité. Chacun procède comme il le souhaite, mais autant respecter les leçons de la grande prêtresse Marceau : attendez qu’une musique au tempo lent se fasse entendre, invitez l’élu(e) de votre cœur ; mesdemoiselles, enlacez le cou de votre comparse, messieurs, plaquez vos mains sur le dos (on a dit le dos) de votre partenaire, et effectuez des rotations languissantes jusqu’à l’étreinte (ou l’endormissement). La JUMP
Baptisée ainsi en hommage à ses créateurs (les Jeunes de l’UMP), il s’agit vraisemblablement de la danse la plus onéreuse, puisqu’elle ne peut s’accomplir que dans un wagon de TGV première classe. Muni d’un accessoire de votre choix (rose, maillot de l’équipe de France, sucette…), avancez en regardant devant vous, l’air le plus mal à l’aise possible, tout en faisant du playback. Attention, à haute dose, cette danse peut changer le monde. Mais pas forcément comme vous l’entendiez. La Too many dicks on the dancefloor
Élaborée par le duo folk néo-zélandais Flight of the Conchords, cette danse s’adapte à la prédominance masculine en milieu clubbesque. Ayant remarqué que les boîtes de nuit connaissent en de nombreuses occasions une raréfaction de population féminine, Bret et Jemaine ont paré à l’éventualité d’une soirée entièrement testostéronée : réunissez toutes les énergies mâles au centre du dancefloor, côte à côte, tapez en mesure cinq fois du pied droit, puis cinq fois du pied gauche. Au refrain, faites la chenille, si possible derrière un sosie de l’ouvrier des Village People. Les boules à facettes pelviennes sont en option. La Tecktonik
Epiphénomène ayant marqué quelques esprits de fin novembre à début décembre 2007 grâce aux efforts herculéens de TF1, cette résurgence protéiforme d’un passé nous semblant déjà horriblement lointain n’était, selon ses ardents défenseurs, pas vraiment une danse, mais plutôt un «état d’esprit, tu vois», le symbole d’une génération soucieuse de se raccrocher à… des trucs. Tâche informe sur le costard déjà bien souillé de l’exception culturelle française, sa valeur n’est aujourd’hui plus que vaguement historique, et encore, pour faire marrer des sociologues au quotidien bien morne. Pour les plus téméraires, plaquez-vous les cheveux en l’air avec le plus de gel possible, enfilez des fringues futuristes (enfin, tel qu’on voyait le futur dans les années 60), agitez les bras en cadence, et préparez-vous à ce qu’on vous jette bon nombre d’objets contondants.

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