Blog Cabaret Frappé 6 : En conclusion

Un ultime compte-rendu (featuring Hoquets et Push up !) et un bilan pour finir la semaine. François Cau

Ironie putesque, le festival s’achève sur un temps clément, sous quelques discrets rayons de soleil accompagnant à la perfection le son percussif et enjoué des Hoquets. Ce trio bricole ses instruments approximatifs comme ses morceaux répétitifs (les paroles se cantonnent parfois à un seul mot scandé à l’infini), mais aux crescendos pour le moins énergiques. Les basses colossales des trois musiciens annihilent toute velléité de discussion dans un périmètre proche de la scène, et pour qui a les tympans solides et se prend au jeu, c’est carrément idéal. Sous le chapiteau, les Push up ! (photo) prennent le relais une heure plus tard. Avec un punch incroyable, ils nous narrent l’histoire de leur personnage imaginaire Quincy Brown dans des envolées autant soul que rock. L’efficacité musicale indéniable du groupe a beau se lover dans des circonvolutions sonores archi rebattues, leur performance ne peut qu’entraîner la foule dans son sillage dévastateur. Pour la première fois du festival, l’impassible public du chapiteau BOUGE. Bien sûr, des bras s’étaient levés pour accompagner les sautillements de CocoRosie, et les éternels rockers dans l’âme ont dodeliné bien comme il fallait lundi et mercredi. Mais là, ça danse, ça remue, ça tente de suivre les quatre chanteurs dans leurs gesticulations effrénées et superbement contagieuses – je sentirais presque les indécrottables spectateurs assis à droite de la régie hésiter à se lancer dans un coupé-décalé de tous les diables. Après mûre réflexion de quelques secondes, décision est prise de ne pas tester la violence de mon aversion au reggae avec le set de Jaqee, histoire de rester sur une bonne impression finale. Qu’a-t-on retenu de cette édition 2011 du Cabaret Frappé, en dehors des impressions artistique personnelles ? Qu’une semaine, c’est trop court, surtout avec un break dominical juste après le premier soir. Malgré les belles propositions de la programmation, les lives mémorables de Chris Bailey & H-Burns, CocoRosie et Push up !, c’est définitivement trop peu pour asseoir une identité éditoriale claire et fidéliser le public – malheureusement, avec une fréquentation en baisse, due notamment aux intempéries vicieuses de la semaine, ce genre de laïus risque de ne pas être entendu par les bailleurs de fonds. Les concerts gratuits de 23h sous le kiosque sont une belle idée, c’est d’ailleurs là qu’on a pu entendre quelques-unes des plus belles prises de risque du Cabaret (Jim Yamouridis et Stranded Horse), mais le public n’était pas forcément à même d’apprécier, en ces heures à peine tardives, la délicatesse des performances. Quoi qu’il en soit, on attend l’an prochain avec bienveillance.

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