La Route du Rock 2011, troisième et dernière partie

Parce que toutes les bonnes choses ont une fin, le festival de Saint-Malo s’est achevé dimanche soir. Du coup, on n’a pas le choix : il FAUT faire un ultime compte-rendu, par souci de vérité, et surtout de justice. François Cau

On peine à le croire en sortant de la tanière, mais le ciel n’est qu’à demi nuageux et on doit bien approcher les vingt degrés – autant dire que par rapport à la soirée de la veille, on est dans une ambiance tropicale. En toute logique, direction la plage Bonobo, où s’ébrouent depuis quelques minutes François & The Atlas Mountains. Franchement, au début, leur façon de jouer de la pop surannée comme si c’était du disco apocalyptique a plutôt tendance à nous séduire. Puis l’attention, cette catin volatile, se perd dans les méandres de la contemplation d’un horizon qu’on ne verra plus dès le lendemain ; et quand vient l’heure de la retraite, les paroles (le français a succédé à l’anglais, ceci explique peut-être cela) qui nous parviennent nous font hausser un sourcil farouchement désapprobateur. Une fois arrivés sur le site du Fort Saint-Père, on croise H-Burns, le ministre du folk drômois, qui nous engueule d’avoir raté Okkervil River, tout ça pour un apéro prolongé. Pour entrer en repentance, on attend, bien sagement, le prochain concert. Cat’s Eyes, side project du chanteur de The Horrors, arrive fort des compos envoûtantes de l’album Over you, en bonne place dans le trio de têtes des inconnus du festival écoutés pour se chauffer quelques jours avant. Sur scène, les influences pop sixties sont presque éclipsées par l’aura goth un peu toc de Faris Badwan, par un son parfois un peu trop massif, mais heureusement, les belles émotions ressenties à l’écoute de la voix de Rachel Zeffira nous confirment dans nos premières impressions. Juste avant le set de Fleet Foxes, on en profite pour dépenser nos derniers deniers en vinyls, et pour convenir avec David de Radio Campus Grenoble que sur Penny Sparkle, la voix de la chanteuse de Blonde Redhead se rapproche quand même dangereusement du style de Mylène Farmer (malgré notre état éthylique assez avancé, notre interlocuteur a la bienveillance d’acquiescer). Pour nous sauver de ces comparaisons de mauvais aloi, les Américains arrivent sur scène. Au début, en les voyant débarquer avec leurs chemises, leurs barbes et leurs cheveux longs, puis en écoutant leur patelin premier morceau, on a envie de leur crier la même chose qu’au Primavera (où l’on était encore plus mal en point), tel un Eric Cartman pinté : « mais c’est des putains de hippies !!! ». Pour être honnête, la performance nous semble cependant beaucoup plus pêchue que lors du festival barcelonais, et redonne même envie de réécouter leur premier album éponyme. Quand Crocodiles commence son set, on a eu le temps de décuver un tantinet. Heureusement, sinon on en aurait peut-être profité pour vomir sur Brandon Welchez, le chanteur dont les simagrées et les poses insupportables évoquent celles d’un Brian Molko un tout petit peu moins métrosexuel. Le live, bulldozer rock ascendant FM, ne fera rien pour infirmer ce ressentiment pour le moins trouble, y compris lorsque l’un des Fleet Foxes, visiblement dans un état second (voire troisième) s’invite au beau milieu des musiciens pour danser n’importe comment. Ce sera tout pour le rock, Dan Deacon et sa techno agressive pour clubbers perchés prennent le relais, avec force sollicitations racoleuses d’un public qui en redemande. En dépit de quelques menues déceptions, on peut rentrer le cœur léger et l’âme repue.

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