La loi de Murphy

A priori, comme ça, si vous n’êtes pas adepte de rites gothiques, de créatures de l’ombre, et d’automutilation à la lame de rasoir, aller voir un groupe de dark folk expérimental italien traitant de mort, d’amour et de religion un samedi à la tombée de la nuit à la Bastille, ça peut faire un peu peur… Et pourtant… C’est peu de dire que Anyway, your children will deny it, dernier album en date du trio Father Murphy sorti sur le label du New Jersey Aagoo Records, est l’un des opus les plus marquants qu’il nous ait été donné d’entendre depuis un moment. Sombre, très sombre effectivement, la musique de Father Murphy repose sur une alchimie parfaite entre une atmosphère mystique lourde et ultra-pregnante qui saisit droit au cœur et une fabuleuse richesse musicale qui ne laisse pas un seul instant l’ennui s’installer. Empruntant à la fois à la noise, au black métal, au versant le plus lugubre de la pop, et à la musique expérimentale pure et dure, la dark folk du trio est un véritable enchantement pour les oreilles, et un voyage musical au plus profond des ténèbres qui ne devrait laisser personne indemne. Pour accompagner cette bande de joyeux lurons, il faudra également compter avec 202 Project, one-man-band français fondé en 1996 et oscillant quelque part au sein de la Sainte trinité post-punk/krautrock/no wave, et enfin sur le noisy folk-rock érudit de Bela Solo, déjà bien connu des amateurs. Un plateau irréprochable !

Damien Grimbert

Father Murphy, 202 Project, et Bela Solo, samedi 3 novembre à 19h30 au Centre d’Art Bastille