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Post-rock / Grenoble : capitale du post-rock ? Bon, on ne va pas s’avancer non plus… Pourtant, la ville a déjà vu naître le collectif Rien, et héberge désormais Magnetoscop. Comme le groupe vient présenter son premier album à l’Ampérage, on a rencontré Fabien Cosi et Jeremy Fontana, respectivement bassiste et guitariste dans ledit groupe. Laetitia Giry

Dans la famille scène locale, on demande Magnetoscop. Fort de plus d’un an d’existence en tant que formation à cinq, Magnetoscop. a enregistré son premier album en février 2012. Une fleur dans le goudron s’inscrit dans la lignée d’un rock instrumental contemplatif parfait pour faire planer l’auditeur, et dont le groupe est très satisfait. Un album, neuf morceaux aux durées très variables : « On ne se met aucune limite, on se fiche complètement de la durée. » Cette apparente désinvolture s’impose en réalité comme un point fort, car l’album s’appréhende comme un tout, s’apprécie dans les différents rythmes qui se déploient dans un va-et-vient assez hypnotique. Peut-être proche de celui de la mer, la même qui s’affiche avec grâce et aplomb sur la pochette du disque…

Sons et images

Une image pas seulement décorative, qui prend sens quand l’on sait l’importance des vidéos dans le travail du groupe. Son nom n’est pas anodin et dit leur amour pour le cinéma (essentiellement des années 20 et 30) et pour la prise d’images. Attachés à ce « concept audio-visuel », Jeremy précise : « On est toujours à la recherche de matière : dans des vieux films, ou des images nouvelles qu’on tourne nous-mêmes (surtout des images de nature ou d’intempéries). » Une matière visuelle qu’ils utilisent pendant les concerts car, « sur scène, ça attire l’œil, c’est tout bête mais c’est important ». C’est tout bête oui, mais cela participe à la création d’une ambiance travaillée par leurs soins, au plus près de ce qu’ils veulent transmettre en termes d’émotions.

À propos de l’étiquette post-rock qu’on leur attribue, Fabien indique bien que « c’est très large comme appellation. On est post-rock parce qu’on est une formation batterie-basse-guitare, et aussi parce qu’on utilise des rythmes évolutifs différents du rock habituel (c’est-à-dire pas de schéma refrain couplet). » Et Jeremy de préciser : « On aime également nous caler dans la case "rock indépendant". En réalité, on est à la fois, rock, pop, punk à certains moments… » Et sur leur parenté avec le collectif Rien, référence locale (voire plus) en la matière : «  Rien évolue volontairement dans un domaine un peu barré, loufoque. On rigole pendant leurs concerts car ils font preuve de beaucoup d’humour. Nous, on est assez sérieux, on ne rigole pas, on ne sourit pas – il faudrait qu’on apprenne à le faire d’ailleurs ! » Fabien d’insister : « On joue plutôt la carte de l’émotion, c’est ce qui nous fait tous vibrer de toute façon… Sur scène, on ne sourit pas parce qu’on est tous sur satellite : on regarde en l’air, on transpire, on est dans une forme de transe. Je pense que le public le ressent et que c’est ce qu’il apprécie. »

Up and down load

Son public, le groupe le cherche (et le trouve) en écumant les scènes un maximum, mais aussi en partageant le fruit de son travail en studio sur internet. Fabien raconte avec entrain : « On a diffusé l’album via des réseaux sociaux, ça nous permet de voir la réaction des gens à travers le monde… On a eu la surprise de voir des curieux qui viennent de très loin s’intéresser à nous. Par exemple, un Iranien a fait une chronique sur notre album en iranien, et on a été classés sur un site américain. Un Taiwanais nous a commandé un album… on se rend compte que ça fonctionne bien ! Et pour tout ça on remercie beaucoup l’outil internet ! » Eh oui, bien utilisé, internet peut faire vivre la musique – et les musiciens –, et non les tuer… « On passe aussi par le téléchargement gratuit avec la solution du prix libre. On constate que 10% des téléchargeurs payent et 90% non. Mais ces derniers, au moins, nous découvrent, et pourront peut-être parler de nous. » Une technique intelligente et contemporaine que l’on trouve tout à leur honneur…

Magnetoscop., samedi 8 décembre à 20h à l’Ampérage

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