Poing d'interrogation

Michniak

La Bobine

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Transfuge le plus radical du feu Diabologum, ancien vengeur dans visage du terrible Programme, Arnaud Michniak avance désormais sous son seul nom : Michniak. Un nom qui claque comme un fouet, comme sa musique pleine de bleus à l'âme, de cicatrices non refermées, et qui ne rechigne pas à s'épancher à l'occasion. Stéphane Duchêne

À l'heure où Fauve semble avoir repris le flambeau du spoken word révolté, leurs aînés ne se sont toujours pas rangés des voitures cramées et ont de quoi en remontrer à cette belle jeunesse en matière de radicalité. Comme Michel Cloup, son ex-compère de Diabologum avec lequel il partageait le micro et les manières d'exprimer la rage (moins rentrée, plus frontale, le concernant), Arnaud Michniak ne s'est guère adouci avec les années.


Des deux, Michniak a toujours été le moins "romantique", face noire de cette pièce qui faisait tant de merveilles au sein du quatuor toulousain. Dès son entrée dans une carrière solo, d'abord avec Programme (dont le premier album, Mon cerveau dans ma bouche, est probablement l'une des œuvres les plus radicales jamais gravée sur disque en France, rap le plus hardcore compris), puis sous nom complet, puis sous son seul nom de famille, Michniak a toujours semblé aller plus loin dans la radicalité. Parce qu'aller en sens inverse, c'eût été reculer et donc renoncer.

Un caillou dans la poche


Radicalité du fond bien sûr, désespéré, nihiliste. Et radicalité de la forme, musicale (violente ou intimiste mais toujours à l'os) ; textuelle, crue, directe, "malaisante" ; et conceptuelle, Michniak se rapprochant, en live, de la performance mais aussi de l'art contemporain, du cinéma et du théâtre (plusieurs films et une pièce de théâtre à son actif). Mais c'est sur Pour qui sonne le tilt ?, son dernier album en date, que Michniak a la colère la plus calme, volontiers murmurée, poétique, l'humeur égale mais pas moins intense et surtout pas moins touchante.


Comme une manière de faire le point après avoir tant fait le coup de poing, au creux d'un abri antiatomique, de compter ses abattis intimes après avoir fustigé l'état du monde. Tel le vibrant Un caillou dans la poche que jadis il aurait sans doute jeté à la figure de quelqu'un.


Alors virage esthétique d'un Michniak à la recherche d'une certaine forme de beauté dans tout ce qui en ce monde est branlant, raté, mauvais, à commencer par soi-même ? Pause nécessaire avant un redémarrage en trombe ? La réponse avec Echo dans quelques mois qui ne manquera pas de mettre les poings sur les « i ».
 

 

Michniak, vendredi 28 février à 20h30, à la Bobine

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