Mardi 4 décembre 2018 Après avoir initié le retour tant attendu de son groupe culte Louise Attaque, Gaëtan Roussel revient en (disque) solo, cinq ans après son dernier album. Il sera jeudi 6 décembre à la MC2 pour le défendre.
« Grenoble est une fête » aurait pu écrire Hemingway... Une semaine seulement après la musique, la capitale iséroise fête son nouveau tram en grande pompe et en toute gratuité. Et comme il le faut en conviant un joli plateau pour l'occasion. Stéphane Duchêne
À Grenoble, on ne s'embarrasse guère de la morosité ambiante et tous les moyens sont bons pour faire la fête. Même l'inauguration du... premier tronçon de la ligne E du tram – c'est vrai que face à une telle nouvelle, on ne se sent plus de joie, limite à côté une victoire de la France en Coupe du monde c'est du pipi de gerboise. N'oublions pas, après tout, que le sens second du mot « transport » désigne une émotion forte, une exaltation.
Du coup, le SMTC (Syndicat mixte des transports en communs), pas le dernier sur l'exaltation, a décidé avec la Ville et la métropole de mettre les petits wagons dans les grands et d'offrir aux Grenoblois un concert sis à l'esplanade de Grenoble – nouvellement desservie par le dit tronçon, c'est hyper bien foutu. Pour bien faire, il fallait évidemment mêler locaux et têtes d'affiche. Ce qui là encore est plutôt bien foutu puisque le régional de l'étape n'est autre que Quintana – pas Nairo le cycliste colombien de poche mais Piero le bluesman. Lequel, à Grenoble, depuis le temps qu'il officie, fait nettement figure de tête d'affiche. Il se chargera d'allumer les braises de la soirée avec son blues habité aussi électrique que volontiers teinté d'électronique.
L'orpailleur
A priori, au vu du titre de son premier album, Chaleur humaine, Christine & the Queens ne devrait pas faire redescendre la température. À ceci près que ce titre est un peu en trompe l'œil. En vrai, Chaleur humaine n'est pas la chose la plus torride qu'on ait entendu cette année. Il s'agit même plutôt d'un mélange plutôt glacé, assez ovniesque et très réussi entre pop et chanson française – ne serait-ce que cette reprise pour le moins audacieuse et libre des Paradis Perdus de Christophe. Ça n'empêche guère Christine/Héloise et ses reines fantômes de réchauffer les cœurs à grande vitesse. L'enthousiasme critique et public est quasiment unanime et l'on parierait fort qu'on devrait se bousculer du côté de l'esplanade pour assister au décollage en live de l'androgyne chanteuse.
Nouveau saut esthético-quantique avec le troisième artiste et véritable tête d'affiche de la soirée : Gaëtan Roussel. Auteur et compositeur très demandé, ce dernier aurait pu continuer confortablement tapi dans l'ombre une carrière qui le propulsa si haut avec Louise Attaque qu'il n'était pas évident d'y survivre en solo. C'est pourtant ce qu'a fait Roussel, redémarrant de zéro et regrimpant album après album l'échelle du succès mais sur un autre versant – nettement plus enthousiasmant il faut bien le dire et s'éloignant de l'obsession d'apparaître comme le Gordon Gano (Violent Femmes) français pour affiner son propre style. Les amateurs de transport en tout genre diraient que L'orpailleur du rock français n'a pas raté sa correspondance esthétique.
Gaëtan Roussel + Christine & the Queens + Quintana, samedi 28 juin à partir de 19h30, à l'Esplanade de Grenoble
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