Les promesses de l'ombre de Nina Kraviz

Nina Kraviz + Alban

La Belle Électrique

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Passionnée de longue date par le versant le plus obscur et le plus dépouillé des musiques électroniques, la Russe Nina Kraviz s’est imposée ces dernières années comme l’une des DJs les plus emblématiques de la scène électronique internationale. Explications avant son passage par la Belle électrique. Damien Grimbert

Il serait facile de réduire Nina Kraviz à sa seule dimension « exotique » : une jeunesse passée au fin fond de la Sibérie couplée à un physique de mannequin, forcément, ça ne passe pas inaperçu dans l’univers un peu cloisonné des musiques électroniques. Dieu sait pourtant si la DJ/productrice mérite mieux que les titres réducteurs qui lui sont souvent accolés (« La poupée russe qui déboîte », sérieusement les gars ?). D’abord parce que sa passion pour la musique couvre un spectre bien plus large que celui du commun des DJs techno en activité.

Après avoir grandi auprès d’un père collectionneur de disques passionné de jazz et de rock psychédélique, elle se concentre dès la fin des années 90 sur la house, la techno et l’électronica, extirpant progressivement et patiemment le noyau dur de sa passion : le côté sombre et sans concession de la scène de Detroit, la frénésie dépouillée du label house de Chicago Dance-Mania (auquel elle rendra hommage dans son tube Ghetto Kraviz), l’euphorie contrôlée du son acid qu’elle découvre grâce au classique d’Armando Downfall

Sans oublier quelques spécificités qui enrichissent sa palette sonore, comme les musiques de films atmosphériques des années 60 et 70, réminiscences de son passé de DJ radio, ou encore l’italo et la space disco, qu’elle découvre à l’écoute de l’émission Intergalactic FM du Hollandais I-F.

Hi-Brow Dance

Autre point important pour comprendre son succès fulgurant, sa capacité à créer, à travers ses mixes comme dans ses productions, un univers hautement personnel : nombreux samples de voix souvent à la frontière de l’inaudible, un minimalisme à la fois rêche, sensuel et hypnotique qui fait forte impression, et enfin un goût pour les mélodies rétro-futuristes discrètes mais bien présentes, qui lui permettent d’éviter de sombrer dans l’austérité rébarbative qui plombe souvent ses compatriotes de la scène allemande.

En d’autres termes, Nina Kraviz possède clairement sa touche propre, sa marque de fabrique la distinguant du tout venant, comme en témoignent son album éponyme de 2012 sur le label Rekids, ou encore son mix-CD pour la célèbre série DJ-Kicks sorti en début d’année. Tout ça pourrait sembler insignifiant a priori, mais à l’heure où tant de DJs se cantonnent à une techno/house kilométrique et sans âme, c’est déjà beaucoup.

Nina Kraviz & Alban, samedi 7 mars à la Belle électrique (complet)

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