Low Jack : la techno sans forcer

Micropop Records invite Low Jack

L'AmpéRage

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Auteur de fabuleux DJ-sets où les genres s’entrecroisent pour libérer une énergie primitive et sauvage, et d’une série d’albums hétéroclites à la croisée de la club culture et des musiques expérimentales, Low Jack défend une vision des musiques électroniques aussi singulière qu’excitante. Il sera de passage ce samedi à l’Ampérage à l'invitation de l'association grenobloise Micropop. Rencontre.

C’est une remarque qui arrive très tôt, au bout de quelques minutes à peine d’interview : « La techno à proprement parler, je n’en joue pas tant que ça. Ce qui m’intéresse, c’est surtout l’idée de répétition, d’intensité, de dimension primitive, sauvage, physique… » Loin de s’enfermer dans un registre trop uniforme, le DJ-set selon le Parisien né au Honduras Low Jack, c’est surtout un vaste champ des possibles où se côtoient les influences les plus diverses : indus, post-punk, dub, ambient, musiques ethniques traditionnelles, noise, drone, power electronics, électro-funk, house, hip-hop, ghetto et bass music… « J’ai une définition du genre assez large, il y a certaines musiques que je vais recontextualiser en les confrontant à d’autres morceaux plus contemporains, et c’est surtout la façon de les jouer, de les intégrer les uns à la suite des autres, qui va me permettre de les désigner comme quelque chose de "techno", et de les jouer dans un club à 3h du mat. ».

Une approche qui doit sans doute aux origines rap de l’artiste (« ça a été un point d’entrée pour tout le reste, la techno, la house, la musique industrielle… Par effet de domino, chaque style m’a fait découvrir un autre »), mais qui le place forcément un peu en marge de ses collègues de la "nouvelle scène techno parisienne". « À partir du moment où tu rentres dans une logique un peu professionnelle, il y a plein de mecs qui vont te dire que c’est important de faire un DJ-set hyper-cohérent du début à la fin où tu joues le même style, il faut que ça tape fort et que ça tape droit sinon tu perds les gens… Et c’est parfois vrai ! Mais je n’ai pas envie de raisonner comme ça, je trouve ça un peu déprimant »

À rebours

Un refus des conventions auquel fait également écho la discographie de l’artiste. « Mes deux premiers longs-formats n’étaient pas réfléchis comme des albums. Le premier, Garifuna Variations, était à la base une création pour le Musée du Quai Branly à Paris : j’ai fait un live là-bas autour de la thématique des Garifunas (un peuple afro-caribéen du Honduras – NDLR) en utilisant le fond d’archives du musée. Il se trouve que Ron Morelli a entendu l’enregistrement et m’a proposé de faire un disque sur son label L.I.ES., qui est devenu mon premier album. Pour le deuxième, Sewing Machine sur In Paradisum, c’était un peu la même chose, j’avais fait un live au festival Villette Sonique, où je jouais avec Prurient et Sister Iodine sur un line-up plutôt orienté noise / power electronics, et du coup j’ai voulu faire quelque chose de très sauvage, un peu potache, qui se moquait de la techno noise et essayait un peu de la désacraliser. Là encore, ça a plu aux fondateurs du label qui m’ont proposé d’en faire un disque. »

Dernier album en date sorti en début d’année sur Modern Love, Lighthouse Stories peut ainsi être vu comme le premier « vrai » album de Low Jack, pensé en tant que tel et fruit d’un long travail de réflexion. Construit autour d’un processus de production entièrement remis à plat et d’une thématique centré sur la nostalgie adolescente, le résultat voit le DJ revenir vers ses premiers coups de foudre musicaux, mais également sur son rapport d’amour/haine avec la région (bretonne) qui l’a vu grandir.

Hors-champ

Il resterait évidemment beaucoup à dire pour mieux situer l’artiste : de sa manière de concevoir un morceau, en permanence réévaluée, à sa capacité d’entremêler une approche rythmique très organique et primitive (basée sur le sample et le "field recording" et inspirée par la musique de transe traditionnelle) à des sonorités synthétiques purement digitales.

On pourrait également évoquer la ligne éditoriale hautement atypique de son passionnant label Éditions Gravats où se côtoient aux côtés des productions psyché/drone du génial Black Zone Myth Chant, des mixtapes de boogie funk français des années 1980 et – prochainement – de "reggaeton féministe".

Ou encore aborder la petite famille musicale d’adoption qu’il s’est constitué depuis son fief parisien avec des labels comme In Paradisum et Antinote. Pour autant, la place disponible manquant, autant se focaliser sur l’essentiel : le DJ-set de Low Jack ce samedi à l’Ampérage s’annonce comme un événement musical de tout premier plan.

Low Jack + Serom + Omaria + Leonard Lampion
À l'Ampérage samedi 14 mai à 23h

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