Le grand Nicolas (Jaar)

C’était il y a six ans, et c’est déjà une éternité. En 2011, après une adolescence new-yorkaise où il découvre la musique électronique, le jeune Nicolas Jaar (il est né en 1990) sort son premier album Space Is Only Noise. Et marque les esprits avec son univers minimaliste fascinant s’engageant sur des terrains inconnus, où chaque sample, chaque bruit et chaque note forment une grande toile froide, presque lunaire.

Bruits d’eau qui coule, sonorités métalliques, de rares instruments acoustiques… À 21 ans, le DJ produit déjà une œuvre complète (avec des hommages au cinéma : son père est réalisateur), cohérente et fascinante. Un grand est né.

Sublime & silence

Depuis, Nicolas Jaar enchaîne les maxis (notamment sa série Nymphs) et a signé la BO du film Dheepan de Jacques Audiard. En novembre 2016, il est revenu avec l’album Sirens : un second opus sombre, où l'on retrouve son univers perturbé et grandiloquent, plein d’aspérités. Il décale les rythmes, ajoute des sons parasites, joue avec des sons post-punks et les fait s’entrechoquer avec la douceur du piano.

Nicolas Jaar, en studio comme en live, c’est l’alternance constante entre silence et nappes sonores, entre chansons mélodiques et expérimentations électroniques, douceur mélancolique et engouement festif. En témoignent ses récents concerts au Trianon et à Coachella : sous une apparente désorganisation, ses bricolages artistiques tracent les contours de sa singularité. Ses productions sont animées d’une énergie charnelle et sensuelle, dans un élan de séduction inconscient dont le public prendra toute la mesure pendant ce live assurément exceptionnel.

Nicolas Jaar
À la Belle électrique jeudi 2 novembre à 20h