Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp : taille patron

L’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp XXL



ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Concert / En renforçant ses effectifs, l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp a aussi élargi ses horizons : scéniques bien sûr, où le groupe genevois d'afrobeat punk fait parler sa puissance, mais aussi sur disque avec le tout neuf "Sauvage Formes" où s'exprime une forme toujours plus affirmée de diversité. À retrouver jeudi 26 avri sur la scène de la Source.

Avec son nom emprunté à la folie des grands orchestres africains (Orchestre Poly-Rythmo, Orchestre "Tout-Puissant" Konono N°1...) et à l'inventeur du ready-made, l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp a toujours contenu dans son ADN un anticonformisme certain. Ce qu'il a démontré depuis 2006 au gré de trois albums et de concerts toujours remarquables au sens premier du terme.

Restait une frustration chez Vincent Bertholet, leader de ce joyeux et inventif sextet genevois (mais pas que, loin de là) : celle de ne pas faire tout à fait correspondre l'intitulé de son groupe avec sa réalité. Physique, car artistiquement, l'affaire était depuis longtemps entendue, l'écho des transes africaines malaxé à dada sur des effets d'art optique musical à résonance punk. Marcel Duchamp n'étant pas disponible, il fallait donc au moins qu'à « Orchestre tout puissant » réponde un effectif en conséquence.

C'est chose faite depuis 2016, année où l'OTPMD, pour ses dix ans, devint XXL avec pas moins de 14 membres – recrutant de vieilles connaissances et une section de cordes anglaise. De là, la frénésie musicale du groupe, magnifiquement canalisée sans être brimée sur l'album Rotorotor (2014) par le maître producteur John Parish, pouvait continuer à s'étendre, à dynamiter la scène mais aussi à pousser les murs en studio.

Bêtes féroces

C'est chose faite avec un nouvel album enregistré au studio anglais Real World et produit, toujours, par Parish : Sauvage Formes, qui sort ces jours-ci, comme un bulbe éjecte sa fleur en quatrième vitesse lorsqu'il est filmé en accéléré. Un disque sur lequel le groupe élargi continue de se jouer des langues et des genres, des ruptures de tons et de rythmes (il ne faudrait pas que l'on s'habitue à quoi que ce soit), de jongler habilement et sans en avoir l'air avec cet art de plus en plus consommé du syncrétisme musical (ç'a toujours l'air d'être le bordel mais c'est très maîtrisé, ou c'est peut-être l'inverse, au fond), de monter au front comme un seul homme à la guerrière en brandissant des fusils à fleurs : « Nous avançons, nous avançons le front commun delta » chantent-ils sur Bêtes féroces. Des « Bêtes féroces » mais « de l'espoir » précisent-ils.

Ainsi renforcé, l'OTPMD est plus percussif (les rythmiques sont démultipliées) et plus mélancolique – magnifique jeu des cordes et de cuivres et la voix de Liz Moscarola toujours aussi sublime. Le cœur et le chœur gonflés, ils nous offrent d'irrésistibles hymnes universels ou intimes. Et, sous forme de mise en garde, résume sur le très beau et choral Danser soi-même sa raison d'être : « Toutes les fautes viennent de mal danser. » Si l'on fait quoi que ce soit de travers, XXL ou pas, le Tout Puissant n'y sera pour rien.

Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp XXL
À la Source (Fontaine) jeudi 26 avril à 20h30

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