Therapie Taxi : génération X

Thérapie Taxi + Corps

La Belle Électrique

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Concert / On a ausculté le phénomène pop français avant son passage jeudi 22 novembre sur la scène de la Belle électrique.

On ne sait s'il durera plus longtemps qu'un feu de Bengale (pour le feu de paille, il est déjà trop tard) mais force est de constater que le trio Therapie Taxi (Adé, Raph, Renaud), apparu pour la première fois sur les radars il y a deux ans avec un titre perforant, Salop(e), jalonné de lyrics très "explicit" comme on dit dans l'industrie du disque en guise d'avertisseur, est en train de gagner ses galons de phénomène pop.

à lire aussi : Therapie Taxi : « Être cru est un exercice qui nous plaît, assez grisant »

Alors que vient de sortir Hit Sale Xtra Cheese, réédition cossue (10 titres inédits toujours aussi effrontés, à l'image de BB la nuit et Avec ta zouz) de ce premier album qui, en février 2018, les a lancés comme une balle, le groupe a étendu au printemps, pour 13 dates dont deux Olympia, une tournée qui affiche complète pratiquement chaque soir. Preuve que le vœu pieux du groupe (que « la magie du love opère » sur Chula) s'est réalisé. En concert, le public est hystérique, reprenant en chœur les « va te faire enculer, va bien te faire enculer salope » et « Tu continues à danser sur des hits sales, si t'étais tout à moi tu serais mon casse-dalle » devenus des hymnes pour millenials en quête de catharsis.

C'est que Therapie Taxi guérit les cœurs sans faux-semblants en s'adressant au corps dans sa plus extrême trivialité, là où le désir de vie et la pulsion de (petite) mort font passion commune, là où la joie et le désespoir se confondent sur l'autel du sexe et de la jalousie (Salop(e), Avec ta zouz, PVP), de la fête et de la déchéance (Crystal Memphis, Coma Idyllique), de la sensibilité et de la brutalité (Cri des loups), et cherche dans l'« ici et maintenant » (concept cher au psychanalyste Irvin Yalom dont le chanteur est un adepte ) un remède à une forme d'ultra-nostalgie (cette « nostalgie du passé immédiat » développée par le romancier Douglas Coupland) appliquée à cette génération très X.

S'« envoyer en l'air, goûter l'atmosphère » (Coma Idyllique) sans penser à la descente que l'on pressent redoutable, telle est la devise d'une jeunesse pas dupe de ce qui l'attend et qui préfère dans l'intervalle vivre mille vies et mille morts en prolongeant l'âge de déraison. Si phénomène il y a c'est qu'il s'adresse à une génération d'"angry young people" qui préfère vibrer à la chronique crue(lle) de la vie qu'aux mièvreries diabétiques de bons sentiments et d'utopies amoureuses pourtant désirées (Speed, Priki, Zarba).

Sur Chula, Adé et Raph chantent, sans s'exclure du lot lorsqu'ils se laissent aller à la mélancolie : « tous les refrains à la radio, s'ils parlent du cœur, c'est des mensonges pour les idiots ». Manière de se faire une raison dans l'égarement volontaire.

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Mardi 18 juin 2019 Ailleurs, il y a Rock en Seine, les Eurockéennes, les Vieilles Charrues ou le Main Square. En Auvergne-Rhône-Alpes (à Aix-les-Bains, en Savoie, pour être précis), il y a Musilac, son lac (donc), ses milliers de festivaliers et ses quatre jours de...

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X