Le luth continue avec Bassekou Kouyaté

Depuis le temps qu'elle a investi les scènes du monde entier dans le sillage de ses stars (les Toumani Diabaté et autres Ballaké Sissoko pour ne citer qu'eux), on connaît fort bien dans nos contrées la kora des griots maliens. Sans doute un peu moins le n'goni, cette autre forme de luth portée par la tradition griotte, proche du guembri berbère. Un instrument qui compte lui aussi ses virtuoses et, parmi ceux-ci, Bassekou Kouyaté, désigné en 2013 « meilleur artiste africain de l'année » par la BBC et dont le CV est long comme une piste à travers le Sahara.

Remarqué dans les années 1990, c'est assez logiquement que Kouyaté débute aux côtés de Toumani Diabaté au sein du Symmetric Orchestra qu'il contribue à fonder. Une expérience qui lui met le pied à l'étrier dans le sillage du prince de la kora, le fait voyager et multiplier les collaborations : avec le bluesman américain Taj Mahal ou celui du désert Ali Farka Touré, mais aussi avec Damon Albarn et même U2. Mais sa principale et sans doute plus belle alliance musicale, c'est avec sa femme, la chanteuse Amy Sacko, qu'il la connaît.

Avec celle que l'on surnomme la "Tina Turner du Mali" et certains de ses fils, il fonde au mitan des années 2000 N'goni Ba où des n'gonis de tailles différentes se répondent, reproduisant à petite échelle la tradition des grands ensembles de n'gonis de jadis. Une formation qui, là encore, a permis à cet incontournable ambassadeur de jouer dans les plus grands festivals (Roskilde, Glastonbury) et sur la scène du Royal Albert Hall. Avec toujours au cœur la volonté de répandre la musique de ses racines tout en faisant évoluer de manière permanente les possibilités d'un instrument qu'il parvient à faire sonner comme une guitare électrique.

Bassekou Kouyaté & N'Goni Ba + Maya Kutsi
À la Bobine vendredi 22 mars à 20h30