Lysistrata : Post restante


La Source

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Comme nous l'avions dit lors d'un de leurs premiers passages grenoblois (que nous qualifiions alors volontiers d'invasion), là où Lysistrata passe, il n'est pas grand-chose pour repousser. Cela n'empêche nullement le trio charentais de revenir régulièrement finir de raser les quelques décombres laissés derrière lui. C'est ainsi que s'est présenté leur album Breathe In/Out l'an dernier : comme une expédition punitive à une riposte pas même amorcée. Pas le genre à vous laisser relever la tête une fois qu'il vous l'a plantée dans le sol.

Plus que cela, et c'est ce qui fait tout le sel de ce groupe, Lysistrata brandit ses morceaux fiévreux comme le Sailor Ripley de David Lynch portait la veste en peau de serpent : comme "un symbole de [s]on individualité et de [s]a passion pour la liberté". Car loin de s'en tenir à l'art éjaculatoire de ce rock hardcore mélodique dans lequel il excelle, Lysistrata n'aime rien tant qu'exploser les formats en vigueur, livrant des cavalcades dépassant souvent les 6 minutes. Comme si on courait un 3000 steeple à la vitesse d'un sprinteur.

Une manière de traiter l'effervescence punk hardcore au moyen d'une approche venue du post-rock. Ainsi Middle of March clôt l'album comme la lente montée d'une révélation apocalyptique, la propagation d'un virus tueur. Tenez-vous le pour dit : ces types ne vous laisseront jamais en paix.

Lysistrata + Talkin' Machine
À La Source vendredi 13 mars, à 20h30

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