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Concert

Mama Kandy se lance face caméra

C’est une expérience atypique qui attend le duo Guillaume Allardi / Didier Bouchet. Les deux potes donnent rendez-vous aux amateurs de blues pour un live Facebook capté à la Source jeudi 14 janvier, dès 19h tapantes. Nous les avons rencontrés avant cette expérience inédite.

Concert

Mama Kandy se lance face caméra

C’est une expérience atypique qui attend le duo Guillaume Allardi / Didier Bouchet. Les deux potes donnent rendez-vous aux amateurs de blues pour un live Facebook capté à la Source jeudi 14 janvier, dès 19h tapantes. Nous les avons rencontrés avant cette expérience inédite.

Mama Kandy se lance face caméra

par Martin de Kerimel

Mercredi 13 janvier 2021
33
LECTURES

par Martin de Kerimel

Mercredi 13 janvier 2021
33
LECTURES

Pouvez-vous, l’un et l’autre, évoquer votre rencontre et votre parcours avant Mama Kandy ?
Didier 
: « J’ai rencontré Guillaume en construisant ma maison en Chartreuse, il y a 3-4 ans. Il venait d’arriver de Paris et était l’un de mes voisins. J’ai su qu’il était comédien et musicien, et on s’est dit qu’on allait jouer ensemble. Moi, j’ai commencé avec Gnawa Diffusion, pendant dix ans. J’ai travaillé ensuite avec d’autres, dans plein de styles différents : basse, guitare, ukulélé, contrebasse, un peu de batterie. Cela faisait un moment que je voulais visiter l’univers de la musique blues, folk, américaine. Un son seventies. Avec Guillaume et Jean-François, un autre musicien, on a formé The Hollow, pour faire des reprises. Puis, nos routes ont divergé et on est resté en duo. Mama Kandy bosse sur ce répertoire depuis 6 mois-un an : on a fait pas mal de dates un peu partout cet été. Je trouve ça bien, même sans système derrière, d’aller jouer chez l’habitant ou dans la forêt, lors des festivals. Cela fait évoluer la matière enregistrée en studio. »

Guillaume : « Pour ma part, j’ai un parcours un peu particulier. Mon premier boulot, c’est comédien au théâtre public. Dans mes projets, la musique était toujours présente. Un jour, j’en ai eu marre et j’ai voulu retrouver un rapport plus direct avec le public. J’ai commencé à jouer en solo, mais pas du tout du blues. J’écris des poèmes et de chansons en français. J’ai fait un premier groupe, en français, Métamec, avec pas mal de musique traditionnelle acoustique, avec aussi des percussions orientales. Ensuite, je suis parti seul sous le nom de Glad pendant cinq-six ans. J’ai tourné dans toute la France, dans les cafés associatifs, les ZAD… tous les lieux un peu éveillés politiquement et écologiquement, avec aussi le projet de rencontrer des gens qui s'organisent autrement, qui ont une autre manière de voir les choses. C’était génial ! Quand j’ai fait le tour, j’ai débarqué au Sappey il y a trois ans et demi. J’avais des chansons en anglais qui trainaient et que je n’arrivais pas à insérer dans d’autres sets. Avec Didier, aujourd’hui, on fait justement des compos blues, folk… et dont le thème est étrangement la question de l’esclavage. On a aussi des influences africaines et un peu soul. On s’est beaucoup pris la tête avec les textures !».

Didier : « Surtout à deux ! On s’est demandé comment on rechercherait l’essence d’un morceau. J’ai trouvé intéressant de repartir du début, de faire sonner avec simplement une voix, une guitare, une grosse caisse, une basse… un truc très simple, épuré. L’idée, c’est de repartir ensuite vers les machines pour faire des loops et créer de l’épaisseur sonore. Mais de se demander d’abord ce qu’est la base de la musique que l’on joue. »

Question un peu provocante : c’est une musique noire ?
Guillaume : « Plutôt une musique de pauvre, de paria. On pense à Townes Van Zandt, un songwriter américain que l’on aime beaucoup, un Texan typique avec son chapeau, mais qui a vécu dans les villes de blues et écrit des choses magnifiques. Pour nous, il n’y a pas tellement de différence entre les blacks et les autres à partir du moment où tu es exploité et où la musique te permet de supporter cette oppression, de t’évader, d’aller plus loin, comme le font toutes les musiques de transe. Le fond, c’est la question de la verticalité : comment la musique t’emmène dans la composition, mais aussi un peu au-dessus. Des pauvres, il y en a partout, et des transes, il y en a chez les blancs, même si elles ont été effacées de nos mémoires. Ces musiques populaires existent dans tous les pays du monde et toutes les couleurs ».

Didier : « Oui, c’est un peu cliché, ta question ! Chez nous, à un moment donné, la religion est apparue pour dire que ce que les musiciens faisaient était païen. En réalité, on avait nous aussi des musiques de transe, de musicothérapie entre guillemets, pour nous soigner. J’ai joué de la musique gnawa et, au Maroc, j’ai rencontré des gens qui font de la musique et se disent guérisseurs. Même chose à Cuba ! Tout cela m’intéresse. Faire de la musique, ça fait du bien, au public et à nous aussi. C’est une question que j’aimerais explorer encore : elle est universelle ».

Peut-on dire que vous avez aussi un côté baroudeur, musicalement parlant ?
Didier 
: « Oui. Ce qui nous caractérise, c’est ce besoin de se nourrir de toutes ces cultures. On kiffe la musique africaine, mais on s’intéresse aussi aux chants inuits ou autres. Personnellement, je n’arrive pas à ne faire ou n’écouter qu’un seul style. Je finis par me lasser et j’ai besoin de changer. Je veux juste que la musique me touche. Je suis d’accord avec Duke Ellington qui disait qu’il n’y en a que deux sortes : de la bonne ou de la mauvaise. On aime bien mettre des étiquettes, mais, perso, j’ai joué avec des mecs de 20 ans qui avaient une culture musicale hallucinante. Grâce à Internet, ils avaient ingurgité des tas de choses ! C’était moins facile à mon époque. »

Le son de votre groupe n’est donc pas figé…
Guillaume 
: « Non. On a clôturé une petite bulle avec ce spectacle, qui va d’ailleurs sans doute se transformer en vrai spectacle : une histoire est en train de s’écrire autour de la vie et de la mort d’un homme aux États-Unis, pour relier tous les morceaux. Par la suite, je pense qu’on va se diriger vers des formes beaucoup plus inédites, en mariant paroles et musique. Je pourrais alors retrouver une place de comédien. Notre identité viendrait du sens plutôt que du son. J’aime l’idée d’une certaine imprévisibilité, quand la musique s’augmente d’un univers spirituel. C’est ce que je recherche depuis très longtemps. »

Didier : « Cette histoire que nous racontons, on va la mettre en lumière de manière théâtrale, pour orienter le spectacle vers autre chose. Cela nous permettrait de jouer dans les salles comme la Source, mais aussi d’aller taper à la porte des théâtres avec de l’image, des projections, voire du ciné-concert. D’accorder une place plus importante pour le jeu et la scénographie, en fait. On en est encore en pleine recherche esthétique, en sachant qu’on peut s’ouvrir à énormément de choses. »

Cette fois, il y aura un écran entre vous et le public…
Didier 
: « Ce n’était pas notre souhait au départ. C’est un peu de la science-fiction ! Cela dit, derrière nous, on a aussi une équipe pluridisciplinaire, François Carle au son qui fait pas mal de prod d’albums, et Manu Majastre qui vient du théâtre et du cirque contemporain. Cela fait pas mal de regards différents. »

Comment envisagez-vous la suite ?
Didier 
: « On cherche d’autres dates de concerts. L’idée, c’est aussi d’enregistrer un album. De poser tout ce que l’on a fait jusqu’à présent et de retourner au studio pour passer peut-être à autre chose ensuite. Ce serait bien aussi de trouver un tourneur, de créer un petit label pour gérer nos productions et de s’autonomiser un maximum. J’ai pas mal envie de repartir sur la route, un peu à l’aventure, comme je l’ai fait pendant une dizaine d’années. On aimerait bien aller jouer aux States, mais aussi dans toutes les pampas françaises. »

Guillaume : « On voudrait rendre la musique à son animalité, pour qu’elle puisse vivre près de l’endroit où elle est née. L’ambiance joue beaucoup ! Or,  aujourd’hui, même des choses révolutionnaires tendent à se muséifier. Les contraintes de l’institution sont telles qu’on ne peut plus purger ces énergies. Si j’ai quitté les théâtres, c’est parce qu’ils sont remplis à moitié de retraités, et à moitié de lycéens qu’on a emmenés de force. Le vrai public n’a plus beaucoup d’argent ou ne va plus dans les lieux de culture. En revanche, il passe volontiers la porte d’un bistro ou n’hésite pas à faire 40 km si quelque chose passe dans sa campagne. »


Et la Source continue...

Portes closes jusqu’au minimum fin janvier, la salle fontainoise ne renonce pas pour autant à créer l’événement, dès que c’est possible. Toujours via Facebook, elle proposera ainsi un concert des Violons barbares, trio virtuose, jeudi 28 janvier, à 19h également. D’autres soirées prévues en ce début d’année sont en revanche reportées à des dates ultérieures, à l’image de Coplas, une création désormais décalée jusqu'au 6 octobre prochain. Les manifestations de février, elles, sont pour l’heure maintenues, sous réserve toutefois de l’évolution des contraintes sanitaires.

Pouvez-vous, l’un et l’autre, évoquer votre rencontre et votre parcours avant Mama Kandy ?
Didier 
: « J’ai rencontré Guillaume en construisant ma maison en Chartreuse, il y a 3-4 ans. Il venait d’arriver de Paris et était l’un de mes voisins. J’ai su qu’il était comédien et musicien, et on s’est dit qu’on allait jouer ensemble. Moi, j’ai commencé avec Gnawa Diffusion, pendant dix ans. J’ai travaillé ensuite avec d’autres, dans plein de styles différents : basse, guitare, ukulélé, contrebasse, un peu de batterie. Cela faisait un moment que je voulais visiter l’univers de la musique blues, folk, américaine. Un son seventies. Avec Guillaume et Jean-François, un autre musicien, on a formé The Hollow, pour faire des reprises. Puis, nos routes ont divergé et on est resté en duo. Mama Kandy bosse sur ce répertoire depuis 6 mois-un an : on a fait pas mal de dates un peu partout cet été. Je trouve ça bien, même sans système derrière, d’aller jouer chez l’habitant ou dans la forêt, lors des festivals. Cela fait évoluer la matière enregistrée en studio. »

Guillaume : « Pour ma part, j’ai un parcours un peu particulier. Mon premier boulot, c’est comédien au théâtre public. Dans mes projets, la musique était toujours présente. Un jour, j’en ai eu marre et j’ai voulu retrouver un rapport plus direct avec le public. J’ai commencé à jouer en solo, mais pas du tout du blues. J’écris des poèmes et de chansons en français. J’ai fait un premier groupe, en français, Métamec, avec pas mal de musique traditionnelle acoustique, avec aussi des percussions orientales. Ensuite, je suis parti seul sous le nom de Glad pendant cinq-six ans. J’ai tourné dans toute la France, dans les cafés associatifs, les ZAD… tous les lieux un peu éveillés politiquement et écologiquement, avec aussi le projet de rencontrer des gens qui s'organisent autrement, qui ont une autre manière de voir les choses. C’était génial ! Quand j’ai fait le tour, j’ai débarqué au Sappey il y a trois ans et demi. J’avais des chansons en anglais qui trainaient et que je n’arrivais pas à insérer dans d’autres sets. Avec Didier, aujourd’hui, on fait justement des compos blues, folk… et dont le thème est étrangement la question de l’esclavage. On a aussi des influences africaines et un peu soul. On s’est beaucoup pris la tête avec les textures !».

Didier : « Surtout à deux ! On s’est demandé comment on rechercherait l’essence d’un morceau. J’ai trouvé intéressant de repartir du début, de faire sonner avec simplement une voix, une guitare, une grosse caisse, une basse… un truc très simple, épuré. L’idée, c’est de repartir ensuite vers les machines pour faire des loops et créer de l’épaisseur sonore. Mais de se demander d’abord ce qu’est la base de la musique que l’on joue. »

Question un peu provocante : c’est une musique noire ?
Guillaume : « Plutôt une musique de pauvre, de paria. On pense à Townes Van Zandt, un songwriter américain que l’on aime beaucoup, un Texan typique avec son chapeau, mais qui a vécu dans les villes de blues et écrit des choses magnifiques. Pour nous, il n’y a pas tellement de différence entre les blacks et les autres à partir du moment où tu es exploité et où la musique te permet de supporter cette oppression, de t’évader, d’aller plus loin, comme le font toutes les musiques de transe. Le fond, c’est la question de la verticalité : comment la musique t’emmène dans la composition, mais aussi un peu au-dessus. Des pauvres, il y en a partout, et des transes, il y en a chez les blancs, même si elles ont été effacées de nos mémoires. Ces musiques populaires existent dans tous les pays du monde et toutes les couleurs ».

Didier : « Oui, c’est un peu cliché, ta question ! Chez nous, à un moment donné, la religion est apparue pour dire que ce que les musiciens faisaient était païen. En réalité, on avait nous aussi des musiques de transe, de musicothérapie entre guillemets, pour nous soigner. J’ai joué de la musique gnawa et, au Maroc, j’ai rencontré des gens qui font de la musique et se disent guérisseurs. Même chose à Cuba ! Tout cela m’intéresse. Faire de la musique, ça fait du bien, au public et à nous aussi. C’est une question que j’aimerais explorer encore : elle est universelle ».

Peut-on dire que vous avez aussi un côté baroudeur, musicalement parlant ?
Didier 
: « Oui. Ce qui nous caractérise, c’est ce besoin de se nourrir de toutes ces cultures. On kiffe la musique africaine, mais on s’intéresse aussi aux chants inuits ou autres. Personnellement, je n’arrive pas à ne faire ou n’écouter qu’un seul style. Je finis par me lasser et j’ai besoin de changer. Je veux juste que la musique me touche. Je suis d’accord avec Duke Ellington qui disait qu’il n’y en a que deux sortes : de la bonne ou de la mauvaise. On aime bien mettre des étiquettes, mais, perso, j’ai joué avec des mecs de 20 ans qui avaient une culture musicale hallucinante. Grâce à Internet, ils avaient ingurgité des tas de choses ! C’était moins facile à mon époque. »

Le son de votre groupe n’est donc pas figé…
Guillaume 
: « Non. On a clôturé une petite bulle avec ce spectacle, qui va d’ailleurs sans doute se transformer en vrai spectacle : une histoire est en train de s’écrire autour de la vie et de la mort d’un homme aux États-Unis, pour relier tous les morceaux. Par la suite, je pense qu’on va se diriger vers des formes beaucoup plus inédites, en mariant paroles et musique. Je pourrais alors retrouver une place de comédien. Notre identité viendrait du sens plutôt que du son. J’aime l’idée d’une certaine imprévisibilité, quand la musique s’augmente d’un univers spirituel. C’est ce que je recherche depuis très longtemps. »

Didier : « Cette histoire que nous racontons, on va la mettre en lumière de manière théâtrale, pour orienter le spectacle vers autre chose. Cela nous permettrait de jouer dans les salles comme la Source, mais aussi d’aller taper à la porte des théâtres avec de l’image, des projections, voire du ciné-concert. D’accorder une place plus importante pour le jeu et la scénographie, en fait. On en est encore en pleine recherche esthétique, en sachant qu’on peut s’ouvrir à énormément de choses. »

Cette fois, il y aura un écran entre vous et le public…
Didier 
: « Ce n’était pas notre souhait au départ. C’est un peu de la science-fiction ! Cela dit, derrière nous, on a aussi une équipe pluridisciplinaire, François Carle au son qui fait pas mal de prod d’albums, et Manu Majastre qui vient du théâtre et du cirque contemporain. Cela fait pas mal de regards différents. »

Comment envisagez-vous la suite ?
Didier 
: « On cherche d’autres dates de concerts. L’idée, c’est aussi d’enregistrer un album. De poser tout ce que l’on a fait jusqu’à présent et de retourner au studio pour passer peut-être à autre chose ensuite. Ce serait bien aussi de trouver un tourneur, de créer un petit label pour gérer nos productions et de s’autonomiser un maximum. J’ai pas mal envie de repartir sur la route, un peu à l’aventure, comme je l’ai fait pendant une dizaine d’années. On aimerait bien aller jouer aux States, mais aussi dans toutes les pampas françaises. »

Guillaume : « On voudrait rendre la musique à son animalité, pour qu’elle puisse vivre près de l’endroit où elle est née. L’ambiance joue beaucoup ! Or,  aujourd’hui, même des choses révolutionnaires tendent à se muséifier. Les contraintes de l’institution sont telles qu’on ne peut plus purger ces énergies. Si j’ai quitté les théâtres, c’est parce qu’ils sont remplis à moitié de retraités, et à moitié de lycéens qu’on a emmenés de force. Le vrai public n’a plus beaucoup d’argent ou ne va plus dans les lieux de culture. En revanche, il passe volontiers la porte d’un bistro ou n’hésite pas à faire 40 km si quelque chose passe dans sa campagne. »


Et la Source continue...

Portes closes jusqu’au minimum fin janvier, la salle fontainoise ne renonce pas pour autant à créer l’événement, dès que c’est possible. Toujours via Facebook, elle proposera ainsi un concert des Violons barbares, trio virtuose, jeudi 28 janvier, à 19h également. D’autres soirées prévues en ce début d’année sont en revanche reportées à des dates ultérieures, à l’image de Coplas, une création désormais décalée jusqu'au 6 octobre prochain. Les manifestations de février, elles, sont pour l’heure maintenues, sous réserve toutefois de l’évolution des contraintes sanitaires.

Crédit Photo : (c) Tomas Bozzato

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