Julien Santini s'amuse
Par Julien Santini
Notre avis : On qualifie de "pince-sans-rire" la façon qu’a Julien Santini de pratiquer l'humour et c'est idiot car, pour le coup, on rit beaucoup à l'écoute des bassesses et envies de grandeur de ce Corse installé à Lyon à l'apparence mi-professorale mi-patraque (d’où l’évocation de Woody Allen) et à l'ego surdimensionné mais pas dénué de tendresse. On rit à l'évocation de ses souvenirs d'un kafkaïen passé de fonctionnaire, à sa course-poursuite folle entre Martine et Bibou le pervers, à son imitation de Christophe Maé chantant le générique de Boumbo… Et, surtout, on apprécie son sens du décalage bienvenu dans un monde de l’humour davantage centré sur la vanne pour la vanne que sur l’installation d’un univers. Ici, l’univers est vraiment là, à la fois drôle, absurde et lunaire.