De l'importance du groupe

Danse / Le point de départ s'articule autour de la notion du collectif. Où comment 8 danseurs marchent vers un plateau dépouillé pour investir un espace de jeu, terrain d'expérimentation des techniques et histoires de la danse. De là, un danseur propose un geste ludique, et la mécanique s'enclenche. Les expériences corporelles se succèdent dans un espace dessiné par des alternances de noirlumièrecouleur. Soit, comment le mouvement se propage, s'amplifie dans le groupe ; comment s'invente un motif de ronde puis comment il se décline à deux, à trois, seul ; comment la marche peut devenir une course de l'un vers l'autre ; comment des sculptures abstraites corporelles se forment auxquelles viennent s'ajouter d'autres danseurs d'abord spectateurs ; comment dans les diagonales les danseurs semblent se pousser pour mieux s'imbriquer ; alors que d'autres s'approchent pour chevaucher avec douceur des corps au sol ; comment titiller, contrarier, pousser, empêcher. On essaie. On tente. On voit. À partir du corps.

Never Mind, dernière création de Daniel Larrieu, semble nous signifier : peu importe ce que cela donne, pourvu qu'on le fasse ensemble, en harmonie, avec dérision. Et c'est beau, même si cela nous renvoie à d'autres univers chorégraphiques. La gestuelle est sobre, anguleuse, jamais narrative. On pense entre autres à Merce Cunnigham, auquel Daniel Larrieu a emprunté l'indépendance du support musical avec la création chorégraphique. C'est dans le silence que le chorégraphe a imaginé Never Mind. Plus tard, le sublime et transcendant Stabat Mater de Pergolèse fut apposé sur la ligne chorégraphique, procurant les parties les plus envolées du spectacle. Pourtant, d'autres tentatives, comme celle de la longue marche amplifiée au niveau sonore, loin d'être inintéressantes, nous interrogent sur leurs réelles nécessités ; tout comme l'intrusion des batteries et chanson du groupe rock qui déboulent gratuitement, ou encore cette marche frontale si soudaine, sont des pistes tentées puis abandonnées, auxquelles on préférerait une radicalité formelle assumée. SD

Never Mind, jusqu'au 9 novembre, à la Salle de Création de la MC2

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