Décodé

Entretien / Olivier Simola se forme à la danse au CNR grenoblois et au CNSM lyonnais. Il prête dans un premier temps ses services dansés à des chorégraphes aussi divers que Jean-François Duroure, Joël Borges, Andy Degroat ou à un certain Christophe Salengro, avant de faire une entrée déterminante et quasi fortuite à la compagnie DCA en 1995. «Je revenais de vacances en Thaïlande, j’avais un message sur mon répondeur qui disait qu’il y avait une audition pour Decodex de Philippe Decouflé. Je me suis pointé le deuxième jour, au beau milieu de dizaines de garçons, j’étais tout bronzé, encore dans mon délire de vacances et cette bonne humeur et cette joie ont fait que je suis rentré dans la compagnie». Avis aux futurs candidats, avant une audition avec le chorégraphe, partez quelques jours, le plus loin possible, et revenez frais comme un gardon. Il convainc le chorégraphe par ses qualités d’interprète, mais aussi dans un autre domaine cher à son cœur. «J’adore la vidéo depuis que je suis tout petit, je suis un enfant du petit écran, j’ai toujours eu des petites caméras pas chères sur moi quand j’étais jeune. Je me suis cassé un genou en tournée, et le temps de réintégrer ma place dans la troupe, je me suis remis à la caméra, j’ai fait des propositions à Philippe et les choses se sont enchaînées naturellement». Il participe notamment à la mise en place du dispositif vidéo millimétré de Solo : le doute m’habite. «Philippe a travaillé sur les effets, Patrice Besombes sur la lumière, et moi sur la vidéo. Il fallait cette alchimie entre nous trois pour obtenir ce résultat extrêmement précis – on prend une caméra, un vidéoprojecteur, on fait les placements, au millimètre près, on rajoute ou on enlève de la lumière, on crée une image pour pouvoir jouer avec. C’est de la grosse précision, mais on arrive à s’en défaire». Le tout pour capter des références nostalgiques au pouvoir d’évocation du cinéma, des images. «On est dans le low tech, déjà parce qu’on n’a pas beaucoup de sous et que les nouvelles technologies coûtent cher, et que d’après ce que j’en ai vu, ce n’est pas encore très performant. Après, c’est moins marrant de n’avoir qu’à appuyer sur un bouton pour lancer la machine, c’est moins poétique, il faut conserver un côté humain. Pour l’instant, on ne veut pas de logiciels, on n’aime pas ça. Les logiciels, c’est nous». Ce travail se poursuit sur Sombrero, spectacle à haute teneur cinéphilique. De son côté, Olivier Simola savoure sa place au sein de la compagnie DCA, tout en ourdissant des projets personnels en parallèle, ou d’autres collaborations (avec notamment les chorégraphes Benjamin Millepied ou Michael Baryshnikov). FC

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