Les soirées théâtre à venir

Dieu comme patient

Après une première série de représentations l’année dernière à Prémol, Marie Brillant investira le Théâtre 145 du 30 mars au 3 avril, avec Au nom de. La jeune metteuse en scène grenobloise a ainsi décidé de s’intéresser à la religion et aux dogmes en juxtaposant différents textes d’Octave Mirbeau, Denis Diderot ou encore de l’historien Paul Veyne, pour un rendu savoureux. Les saynètes se suivent sans se ressembler, certaines étant extrêmement réussies – on pense au téléachat avec la centrifugeuse symbolisant le rapport entre l’âme (le jus d’orange) et le corps (les pépins, la peau), ou le repas avec le pauvre. Un véritable coup de cœur dont on ne manquera pas de vous parler plus en détails au moment venu.

Molière dynamité

Si on est en droit de se demander quel est l’intérêt de monter encore un énième Molière aujourd’hui, Philippe Car (ex des Cartoun Sardines Théâtre, maintenant aux commandes de l’Agence de voyages imaginaires) chamboule toutes nos certitudes avec son truculent Bourgeois gentilhomme. Il fait de Monsieur Jourdain la victime d’une grande farce fantastique visuelle, où le Maître de philosophie est simplement une grande bouche en mousse et celui d’armes un robot télécommandé. En s’inspirant ouvertement du Bunraku (type de théâtre japonais datant du XVIIe siècle), le metteur en scène et comédien redonne un sens à la notion de théâtre populaire avec un spectacle généreux et hilarant.

Nouvelles têtes

La jeune compagnie Mœbius, dont les membres sont issus de l’école de théâtre de Montpellier, avait présenté la saison dernière au Théâtre de Création Les Atrides : un spectacle nerveux évoquant d’une traite l’histoire de cette dynastie maudite (spectacle qui sera repris fin avril à l’Espace 600 – critique disponible sur notre site internet). Pour ce semestre, le Théâtre de Création leur refait confiance en leur offrant le plateau du 23 au 27 mars. Ils présenteront cette fois-ci Sans pères, d’après Anton Tchekhov. « Ce ne sera pas l'adaptation d'une pièce, mais notre rêverie autour de l'œuvre de Tchekhov, l'exploration d'un continent » écrivent-ils sur leur site. Dire que l’on espère un rendu aussi percutant que le précédent serait un euphémisme.

La mer, qu’on voit danser…

Metteur en scène de quatre-vingt-six ans entier et sans concession, Claude Régy présentera du 4 au 7 mai à la MC2 son Ode maritime, d’après les poèmes de Fernando Pessoa. Un spectacle intense qui se mérite : pendant deux heures, le comédien Jean-Quentin Châtelain porte les mots du poète portugais, droit comme un I sur une sorte de ponton. Scénographie minimaliste donc pour un voyage hypnotique et fascinant qui se reçoit comme un tout. Attention tout de même à ne pas venir fatigué sous peine de rester à quai.

Le petit prince

« Les arts numériques sont des outils assez fabuleux pour convoquer de nouveaux imaginaires » nous déclarait Adrien Mondot en mars dernier, lors de son arrivée à l’Hexagone pour une résidence de quatre ans. Après plusieurs Labos, il présentera en janvier sa première création made in Meylan : un travail dont on attend beaucoup, au vu de l’univers saisissant du jongleur qui mêle informatique (il s’est occupé de la partie vidéo de Ciels de Mouawad, en mars à la MC2) et poésie visuelle. Un "crash test" ouvert au public sera organisé le vendredi 15 janvier à l’Hexagone à deux semaines des représentations (du 26 au 29).

Coup de poing ?

On n’en sait pas plus à part que ce fut l’un des plus gros succès du dernier festival off d’Avignon. Confidences à Allah, d’après le récit de Saphia Azzedine, évoque l’histoire d’une jeune bergère marocaine contrainte de quitter son village, et qui passera par la misère, la prostitution et la prison… Un long monologue interprété par la jeune comédienne Alice Belaïdi qui, paraît-il, serait phénoménale. On va essayer de se rencarder avant son passage le vendredi 12 mars à l’Espace Paul Jargot de Crolles pour vous en dire plus dans trois mois. Sympa, non ?

Jonglage poétique

Véritable féerie visuelle, Pan Pot ou modérément chantant du collectif Petit Travers est un petit bijou de cirque contemporain, à découvrir les deux premiers soirs d’avril à l’Hexagone. Épuré à souhait, le plateau sert simplement de piste à trois jongleurs et une pianiste, qui élaborent ensemble une partition tendue où les balles se transforment en notes, pour créer cette musicalité du jonglage envoûtante. On est littéralement sous le charme.

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