Hedda la japonaise

ThÉÂtre/ Pourquoi donc convoquer le dramaturge norvégien Henrik Ibsen pour une création japonisante ? Le metteur en scène Benjamin Forel souhaitait travailler sur « l'atrophie de l'humain », lorsque les désirs sont étouffés et que le corps se crispe : Hedda Gabler était une des matières à la réflexion de la troupe. In fine, la pièce d’Ibsen s'est imposée. Elle est donc transposée dans l’univers oriental dans lequel Benjamin Forel voulait initialement ancrer son travail, ce dernier choisissant d’adopter plus précisément les codes saccadés du Japon. Cet hommage au théâtre Nô est extrêmement travaillé – avec percussions en live –, quitte à ce que parfois cette infinité de gestes nuise au rythme. Comme le visage de ses acolytes, celui d’Hedda est grimé, mais parvient à se distinguer entre tous par l’attitude sombre et impassible de la comédienne grenobloise Anne-Sophie Galinier. Les personnages froids masquent leurs sentiments sous leurs costumes de marionnettes humaines à l'image de celles créées par Ariane Mnouchkine dans Tambours sur la digue. Hedda, et son mari qu’elle méprise, ne sont que des pantins pris dans la nasse d'une société qui érige le succès social en talisman. Transporter Hedda Gabler au Japon est un étrange pari osé. Il est réussi par l’entêtement et le travail de cette troupe. Nadja Pobel

La Fille du GÉnÉral
Mardi 30 et mercredi 31 août, à 21h, cour Marcel Reymond (Grenoble). Dans le cadre du Festival de la Cour du Vieux Temple

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