A capela

Depuis 1998, les mises en scène de Gwenaël Morin (né en 1969) n'ont guère changé : absence de décors, d'effets spectaculaires et de costumes, pour un investissement total de la présence et de la parole de l'acteur. Il adapte aujourd'hui un texte de jeunesse de Peter Handke, Introspection, écrit en 1966 et qui recèle bien des idées qui éclateront au grand jour en... mai 1968. Ce monologue pour deux personnages est ici interprété par un chœur (antique et contemporain) de sept acteurs, la plupart du temps simplement en ligne face au public. Il y est question de l’histoire d'un être humain, de sa naissance à aujourd'hui, en passant par toutes les étapes de sa vie, ses déboires, ses espoirs et ses transgressions. Le texte est acide, drôle, répétitif, vindicatif, poétique, musical : le chœur se fait d'ailleurs aussi souvent chorale (des moments chantés et surtout des moments rythmiques où le texte est scandé). Et l'on retient de cette stimulante mise en scène la mise en collectif du singulier, en multiplicité de l'individuel. Un «Je» parle ou chante en chœur : façon à la fois de s'aliéner aux autres (le règlement) ou de pouvoir lutter, se révolter, résister en sortant de l'isolement... Dans un second temps, les acteurs rejoignent plusieurs bénévoles pour lancer un Appel au secours, autre texte de Handke de la même période. Là encore, le chœur-chorale fait mouche et nous encourage à le rejoindre ou du moins à ne plus rester passifs dans des existences trop aliénées.
Jean-Emmanuel Denave

Introspection
Jeudi 15 à 20h, vendredi 16 mars à 19h, à l’Amphithéâtre (Pont-de-Claix)

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