La droite lui va si bien

Mercredi 19 juin, à l'Autre rive d'Eyebens. Peu à l'aise avec son texte tout frais, Didier Porte compte encore sur sa metteuse en scène cachée en coulisses pour lui souffler quelques mots... Il fait cela avec une honnêteté toute désarmante qui ne nous a personnellement ni gênés ni empêchés d'apprécier son passage à droite.

L'idée fonctionne bien : entrecoupés d'une voix off l'encourageant à être encore plus à droite et de morceaux de bravoure en forme de discours adressés au public (ce dernier traité, en gros, de bon Français fainéant), les sketches présentés offrent une variété de thèmes rendant le tout vif et primesautier.

Car on retrouve bien là la verve de Didier Porte, son écriture impeccable et sa propension à casser du sucre légitime sur des dos qui le méritent bien. Entre le rendez-vous de parole pour évadés fiscaux et celui d'un habitué de la télé-réalité à Pôle emploi, entre la « France sans fric » et la Ferme célébrités 5 : les ridicules de notre temps sont raillés sans pitié. Alors on rit de leur travers et échappe à l'ennui durant l'heure et demi que dure le spectacle, évacuant les frustrations dans une sorte de communion cathartique !

Mention spéciale à un sketche sur le rire, offert de manière un peu décalée et apportant une réflexion menée sur ce mécanisme des mieux venues...

Alors, bien sûr, Sarko et sa clique ne s'ébrouant plus sous les feux de la rampe, Porte doit faire avec ce qu'il a : la Hollandie. Si la matière est moins enthousiasmante et que la clique précitée – de son propre aveu – lui manque, le nouveau gouvernement reste un terreau intéressant et lui procure de quoi continuer à manier l'ironie avec sa dextérité de chroniqueur infatigable.