C'est l'histoire d'un mec, y surprend

Monsieur Fraize

La Basse Cour

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

The Promise you made du groupe américain Cock Robin, ça c’est du tube. Le morceau étant sorti en 1986, il s’écoute forcément avec un vieux baladeur et un casque sur les oreilles, en fredonnant les paroles (ou ce que l’on croit être les paroles) comme si personne ne nous entendait. En battant le rythme avec son corps en plus, façon de montrer que l’on ne fait qu’un avec la musique. Sauf que l’appareil fait des siennes en plein milieu de la chanson : pas grave, on recommence du début !

Dans son nouveau spectacle, Monsieur Fraize joue à nouveau avec le temps qu’il étire comme un chewing-gum, se servant des ruptures de rythme et des répétitions comme d’outils démoniaques. À l’image de cette incroyable scène où il joue au cerf-volant avec un certain Michel qui ne semble pas bien comprendre ce qui lui arrive – adaptation d’un sketch donné dans l’émission On ne demande qu’à en rire (comme celui du baladeur d’ailleurs, qui était construit autour du thème les Français pas si nuls en anglais).

Man on the moon

Monsieur Fraize, c’est donc avant toute chose un personnage. Très loin de la culture stand-up et plus proche du théâtre, Marc Fraize a créé une sorte d’être inadapté au monde qui l’entoure. Un naïf touchant, comme un Pierre Richard en moins gaffeur, un Peter Sellers en VF. D’où le fait que la simple présence de ce Monsieur Fraize sur scène, avec son polo rouge, son pantalon vert trop court et ses postures approximatives, suscite le rire. Il faut le voir débarquer sur le plateau avec tous ses papiers, traînant la patte – il ne semble pas ravi de jouer son spectacle. Il faut l’entendre pour le croire être désagréable au possible avec le personnel du théâtre qui l’accueille dans des conditions qu’il juge indécentes.

Car oui, dans son nouveau spectacle, Monsieur Fraize parle aussi (c’est même marqué en gros sur l’affiche), de plein de choses d’ailleurs – de philosophie, de la société... On est bien sûr encore loin du débit de ses camarades humoristes – ça reste Monsieur Fraize et son flegme légendaire – mais tout de même. Son nouveau spectacle est ainsi un bijou d’équilibriste qui, en plus de se démarquer brillamment de ceux du flot de comiques interchangeables auquel on a le droit chaque année, remplit parfaitement sa mission : faire rire.

Aurélien Martinez

Monsieur Fraize, du jeudi 2 au samedi 11 octobre, à la Basse cour

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