Vendredi 3 juin 2022 Danses (ou)vertes : c’est par un jeu de mots évocateur que le chorégraphe grenoblois Jean-Claude Gallotta a choisi de nommer la drôle d’aventure qu’il (...)
Créée en 1984, la pièce "Yvan Vaffan" de Jean-Claude Gallotta revient cette semaine à la MC2. Une synthèse parfaite de l’univers du plus grenoblois des chorégraphes. Aurélien Martinez
La relation qu’entretient le chorégraphe Jean-Claude Gallotta, aux commandes du Centre chorégraphique national de Grenoble depuis plus de 30 ans (aujourd’hui hébergé au sein de la MC2), avec la ville qui l’a vu naître est bien installée : un amour sincère entre un public fidèle et un artiste dont on connaît parfaitement l’univers, ce qui peut être parfois lassant – la routine, ça n’arrive pas qu’aux autres. Mais un artiste auprès duquel on revient sans cesse, au vu de son parcours hors norme et de son importance dans le paysage chorégraphique contemporain. Une importance que l’on redécouvre notamment ces dernières années à travers la recréation par lui-même de plusieurs de ses pièces phares, comme Daphnis é Chloé, L’Enfance de Mammame ou encore Yvan Vaffan.
Yvan le guerrier
Cette dernière, dévoilée en 1984, installa l’idée de tribu gallotienne autour de la figure romancée d’un danseur échappé du ballet de l’opéra d’Istanbul. « "Tribu" parce que garçons et filles se donnaient des airs de guerriers et d’amazones incontrôlables venus d’on ne sait quelle Mongolie, harnachés comme des barbares, barbus, vêtus de loques et de strass, agitant de grands drapeaux plus vibrionnants que belliqueux. Il y avait de la joie, de l’extase, de la prière, ou du moins des rites qui s’en approchent, des attouchements, tous un peu bâtard, tous sachant s’apaiser avant de partir à la conquête d’une quelconque incongruité sensuelle, voire d’un mot d’amour » (extrait de la note d’intention).
À sa recréation en janvier 2013 sur le plateau de la MC2, l’énergie de cette vision tribale des codes de la danse classique était visiblement intacte (oui, visiblement, comme on n’avait pas vu l’original il y a trente ans), grâce notamment à l’évolution des costumes, à la nouvelle partition musicale de Strigall, compositeur fidèle de Gallotta ; et surtout grâce aux dix excellents nouveaux interprètes. Des raisons parmi d’autres qui expliquent pourquoi Grenoble aime toujours autant ce chorégraphe si familier. Un amour qui se renforce même avec le temps, des projets de rapprochement encore plus conséquent entre le directeur de la MC2 et Jean-Claude Gallotta étant sur le point d’être officialisés. On vous tiendra au courant.
Teaser // Yvan Vaffan from LGM Télévision on Vimeo.
Yvan Vaffan, du mardi 4 au jeudi 6 novembre, à la MC2
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