Rencontres-i : quand les artistes étalent leur science

À fleur de peau

Parc Paul-Mistral

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Huitième édition pour Les Rencontres-i, la biennale arts-sciences pilotée par l’Hexagone de Meylan. Un événement qui prend de plus en plus d’ampleur dans l’agglomération, comme en témoigne l’ouverture grandiose prévue ce week-end au parc Paul-Mistral. On détaille ici certaines des propositions sur les plus intrigantes à piocher dans la partie spectacles du festival. Aurélien Martinez

Un peu de contextualisation avant de commencer : Les Rencontres-i, festival des imaginaires sont nées en 2002, l’équipe de l’Hexagone de Meylan ayant souhaité tisser des liens entre art et science dans une agglomération à la pointe sur les deux domaines. Une aventure qui n’a fait que grandir au fil des ans (puis au fils des deux ans quand elle s’est "biennalisée"), aujourd’hui toujours portée par l’Hexagone devenu entre temps scène nationale arts et sciences – il ambitionne même de devenir un pôle de référence national sur ces questions.

Lors de cette huitième édition seront proposées au public diverses possibilités pour découvrir les ponts existants – ou à inventer – entre art et science. Avec notamment des spectacles qui, s’ils abordent la thématique sous différents angles, n’oublient pas qu’ils sont avant tout des spectacles. Car oui, précisons le de nouveau : si ces RI peuvent effrayer sur le papier, elles sont avant tout un moment d’émulation artistique intense mettant l’émotion du spectateur au centre des enjeux. Quitte à solliciter son intelligence dans un deuxième temps !

Du 1er au 10 octobre, dans divers lieux de l’agglomération grenobloise.

Ouverture lumière

Pour cette nouvelle édition, l’Hexagone de Meylan s’associe avec la Casemate et Grenoble-Alpes métropole (la communauté d’agglo) pour une Ouverture lumière voulue grandiose, à l’image de ce que font, ailleurs, d’autres événements culturels de cette ampleur – on pense au défilé d’ouverture de la Biennale de la danse de Lyon par exemple. Pendant le premier week-end du festival, différentes animations seront prévues comme l’exposition Une arche pour rester (qui se questionne sur ce que nous aimerions garder de notre planète terre) ou une « foire aux créatifs » (avec des chercheurs, des ingénieurs, des bricoleurs…) baptisée Mini Maker Faire.

Mais le clou du spectacle sera assurément la création À fleur de peau du Groupe F (samedi à 20h30 - dimanche à 20h30 finalement vu la météo). Au vu des images disponibles et, surtout, du pédigrée des artistes (ils ont créé des spectacles pyrotechniques pour la Tour Eiffel lors du passage à l’an 2000 ou pour plusieurs ouvertures de jeux olympiques), on imagine un rendu spectaculairement spectaculaire. Ou un truc dans le genre.

Samedi 3 et dimanche 4 octobre, au parc Paul-Mistral

Je clique donc je suis

Thierry Collet « ne fait pas de la magie pour endormir les gens mais pour les réveiller », comme on en aura la preuve plus tard dans la saison avec le ludique et très intelligent Qui-vive (en mars à l’Hexagone). Mais lors de cette biennale, il dévoilera une autre proposition (que nous n’avons pas vue) : Je clique donc je suis.

Le magicien 2.0 se présente ainsi comme un « mentaliste spécialiste de la captation des données personnelles » qui va questionner nos rapports à nos téléphones portables. Un spectacle où, pour une fois, il ne faudra donc pas les éteindre avant le début de la représentation. Et où on les verra sans doute sous un jour moins sympathique.

Vendredi 2 à 19h et samedi 3 à 17h, à l’Autre rive (Eybens)

Les Impromptus scientifiques

De nombreux artistes aiment convoquer sur scène des personnes qui n’ont a priori rien à y faire. C’est ce que feront les membres du Groupe N+1 pendant cette biennale. Des comédiens très portés sur les maths comme on a pu s’en rendre compte lors des précédentes éditions des RI avec leurs spectacles loufoques (Fromage de tête, L’Apéro mathématique…) où les chiffres et les raisonnements compliqués devenaient de l’art.

Pour ces Impromptus scientifiques, ils mettront en scène trois scientifiques qui travaillent sur des sujets allant de l’infiniment petit aux sciences du cerveau en passant par les étoiles. Intrigant et, forcément, décalé.

Samedi 3 à 16h, au Centre culturel Montrigaud (Seyssins)

Numax-Fagor-Plus

Au Petit Bulletin, on adore les spectacles immersifs de l’Espagnol Roger Bernat, qu’on a déjà pu voir plusieurs fois dans l’agglo – il nous a fait danser Le Sacre du printemps ou interrogés sur les ressorts de la démocratie. Cette fois-ci, il demande au public d’incarner la parole ouvrière en lutte dans Numax, une usine barcelonaise d’électroménager autogérée à la fin des années 1970 dont l’expérience sociale fut immortalisée dans un film, en la confrontant à une actualité plus récente (en 2013, l’usine espagnole Fagor Electrodomesticos fait faillite et renvoie 1800 travailleurs). Un spectacle qui veut donc questionner notre relation au travail et le rôle des individus dans les processus collectifs, le tout de manière ludique.

Lundi 5 à 20h et mardi 6 à 18h30, à la salle André Martin (Échirolles, programmation hors les murs de la Rampe)

Nobody

Cyril Teste, tête chercheuse du collectif MxM, est un metteur en scène qui imagine des spectacles résolument contemporains, en s’attachant particulièrement au rendu plastique. Un théâtre du sensitif très branché nouvelle technologie.

« La technologie, c’est notre environnement quotidien. Tout est numérique. Après, il s’agit de se demander comment l’on peut détourner ces outils pour qu’ils deviennent poétiques » (extrait d’une interview réalisée en 2012 lors du passage à Lyon de son très beau Sun).

Sa nouvelle création baptisée Nobody est annoncée comme « une performance filmique » (on découvrira un film en train de se faire) à partir d’un texte du dramaturge allemand Falk Richter centré sur « les dérives managériales et la déshumanisation au travail ». On ira découvrir ça avec intérêt.

Du mardi 6 au vendredi 9, à la MC2

La I-nuit

Clôturer Les Rencontres-i à la Belle électrique a du sens, tant la salle de concert grenobloise inaugurée en janvier dernier est une réussite parfaitement intégrée dans son époque. Cette I-nuit dévoilera une performance de Thomas Pachoud autour de la lumière menée avec une danseuse et un musicien puis se poursuivra avec une partie plus dansante pensée par Nikitch et Dudley Smith mêlant élecro et VJing. Aucune idée de ce que tout cela peut rendre, mais c’est encore une fois très intrigant.

Samedi 10 à 21h30, à la Belle électrique

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