Cédric Chapuis : « Le rugby est une deuxième famille »

Au-dessus de la mêlée

Théâtre en Rond

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Théâtre / interview / Avec "Au-dessus de la mêlée", l'auteur et comédien Cédric Chapuis livre un seul-en-scène sur l'univers du rugby et de ces clubs amateurs dans lesquels les gamins découvrent la vie. Un spectacle drôle et touchant qui, surtout, s'adresse à tous, fans de rugby comme néophytes. L'un de nos coups de cœur de l'année.

Avec Au-dessus de la mêlée, vous convoquez le rugby sur les scènes de théâtre. C'est risqué, tant le monde culturel et le monde sportif peuvent parfois sembler éloignés !

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Cédric Chapuis : En fait, je me suis posé la question à l'envers, en me demandant de quoi j'avais envie de parler, avec quelle toile de fond j’étais capable de raconter une histoire intéressante – intéressante dans le sens où le spectateur va recevoir un certain nombre d'émotions, où son intelligence et sa sensibilité vont être mises à contribution… Du coup, quelle que soit l'histoire que je trouve et qui réponde à tous ces critères, une fois qu'elle est là, je fonce et je croise les doigts pour qu'elle rencontre le public.

Votre spectacle parle certes de rugby, mais il est tout sauf technique. Et il s’adresse du coup à tout le monde…

Tout à fait. La deuxième scène par exemple raconte ce premier contact avec le rugby de ce garçon de cinq ans qui se retrouve sur un terrain sans savoir vraiment ce qu'il fait là, face à un ballon plus gros que sa tête. Il tente juste de comprendre les règles, il est vrai parfois surprenantes pour des gens qui ne connaissent pas ce sport – il faut quand même avancer en se passant le ballon uniquement en marche arrière !

Cette scène, je l'ai voulue assez drôle pour simplement poser quelques bases, et après on n'a pas besoin d'en savoir plus pour apprécier ce spectacle. Car certes, la toile de fond est le rugby, mais le spectacle parle avant tout d'amour, de la mort, du respect de certaines valeurs…

Concernant les valeurs, vous montrez que les clubs amateurs dans lesquels les enfants évoluent peuvent s’apparenter à des familles…

Complètement, et c'est comme ça que je l'ai vécu moi-même en ayant pratiqué ce sport pendant une quinzaine d'années – j'ai commencé à cinq ans comme mon personnage et j'ai arrêté à vingt ans. C'est une deuxième famille, avec par exemple les mamans des joueurs qui font le goûter quand on est petits. On est maternés mais en même temps très vite responsabilisés vis-à-vis d'un groupe, avec un esprit de camaraderie très fort qui se développe presque à notre insu, du fait de notre passion commune.

Bastien, le personnage principal de votre spectacle que l’on suit pendant toute son enfance, c'est vous ?

Bien sûr, il y a pas mal d'aventures personnelles qui ont servi d'inspiration pour le spectacle, mais Bastien, c'est surtout l'écran sur lequel les spectateurs peuvent se projeter. C'est lui qui découvre ce sport avec ses yeux d'enfant, c'est lui qui s'émerveille face au haka des All Blacks, c'est lui qui se retrouve dans un conflit d'amitié entre son meilleur ami et la femme de sa vie… En opposition, le coach Moustache incarne vraiment les valeurs du rugby, et la figure paternelle : celui qui réprimande quand c'est mal, celui qui félicite quand c'est bien, celui qui est dur mais toujours juste…

Sur scène, chaque personnage que j’interprète a donc vraiment sa fonction : on a aussi Sylvain qui représente l'amitié absolue à laquelle on ne doit pas faillir, Jennifer qui représente l'amour qu'on a envie de trouver…

Au-dessus de la mêlée est souvent drôle. Un aspect voulu d’emblée ?

Oui bien sûr, même si ça n'est pas que drôle – il y a des moments tragiques. D'ailleurs, en partant juste avec l'envie de faire rire, c'est comme ça qu'on se plante ! Mais je voulais que ça soit drôle par la situation, par les attitudes des personnages plus que par de la vanne. Il n'y a d'ailleurs pas beaucoup de blagues dans le spectacle, ce n'est pas mon style d'écriture. J'avais juste envie de raconter une histoire, et dans une histoire parfois on a envie de rire, parfois on a envie de s'émouvoir…

Comment les spectateurs qui pratiquent le rugby ont-ils accueilli le spectacle ?

Pas mal de vétérans – même un ancien international – sont déjà venus le voir, et tous me disent se retrouver dedans. Ils me remercient d'être arrivé à retranscrire cet univers avec autant de sensibilité. Souvent, l'image du rugby, c'est les troisièmes mi-temps, c'est "tourner les serviettes"… Mais ça n'est pas que ça. Donc plus que les enfants, qui eux sont en plein dedans et voient surtout sur scène les ressemblances avec leur vie, les anciens ont un regard très nostalgique sur ce que je raconte.

Au-dessus de la mêlée
Au Théâtre en rond (Sassenage) samedi 11 février à 20h30

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