"Je demande la route" : humour sans frontière signé Roukiata Ouedraogo

Je demande la route

La Faïencerie

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Humour / Critique enthousiaste de ce spectacle à découvrir vendredi 5 octobre à la Faïencerie le La Tronche.

« Vous avez une drôle de façon de draguer en France. Avec des fleurs ? Chez moi, quand un garçon fait la cour à une fille, il lui ramène du poulet braisé, du mouton au four… Des trucs utiles quoi ! La drague, ça commence par le ventre avant de finir dans le cœur. » En un peu plus d'1h15 et avec un tas d'images et d’anecdotes comme celle-ci, la comédienne Roukiata Ouedraogo nous raconte son riche parcours de petite fille burkinabée avide d'apprendre (tout commence par une récitation devant une classe de 180 élèves – 180, oui) à jeune adulte débarquée en France des rêves plein la tête mais contrainte de se confronter à la rudesse des indigènes (ah, le sens de l'hospitalité des voisins !) et au climat hostile (ce fameux froid si froid). Une histoire intime qui ne l'empêche pas de s'aventurer sur des terrains plus difficiles, comme lorsqu'elle aborde la violence de l'excision ou les préjugés auxquels sont constamment confrontés les acteurs et actrices noirs.

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Je demande la route est ainsi l'un de ces spectacles rangés dans la case humour parce qu'il faut bien leur trouver une place, mais qui est en fait tout simplement du théâtre. Du théâtre de surcroît à l'écriture solide (Roukiata Ouedraogo et son co-auteur et co-metteur en scène Stéphane Eliard savent décrire les situations avec justesse) et à l'interprétation efficace (grâce à l'énergie et le sens de la distance de Roukiata Ouedraogo). Car si la comédienne fait rire, comme elle le fait également sur France Inter dans l'émission Par Jupiter ! de Charline Vanhoenacker, elle a conscience qu'elle n'est pas là que pour amuser le public mais également pour lui offrir, presque sans avoir l'air d'y toucher, de la matière à réflexion. Et ça marche. Le succès grandissant qu'elle connaît depuis la création de ce seule-en-scène en début d'année ne devrait donc pas s'arrêter de sitôt : tant mieux.

Je demande la route
À la Faïencerie (La Tronche) vendredi 5 octobre à 20h30

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