Des nerfs de glace

Givrée

Espace culturel Paul-Bernard

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Théâtre / Un nouveau solo au programme du Théâtre du Risque : Honorine Lefetz joue une caissière de supermarché coincée dans une réserve frigorifique. Une prestation physique et drôle, qui dérive lentement vers autre chose.

L’adage dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres. C’est vrai : en découvrant cette pauvre Charlotte piégée dans un réfrigérateur géant, on a d’abord trouvé ça amusant. Notre sourire s’est toutefois vite transformé en un rictus grimaçant. On a repensé à Jack Nicholson dans Shining quand, lui aussi enfermé dans une chambre froide, il anticipe sa vengeance contre sa femme, partie avec la clé. Claustrophobes, s’abstenir !

Un premier solo

Givrée, la pièce de Karin Serres dont Honorine Lefetz s’est emparée, n’a cependant pas d’autre point commun avec les élucubrations littéraires de Stephen King, fussent-elles retravaillées par l’audacieux Stanley Kubrick. La comédienne se retrouve seule sur scène pour la première fois et aborde son rôle avec un bel aplomb : l’idée vient de Sébastien Geraci, le metteur en scène attitré de la compagnie, qui a proposé à ses comédiens de choisir chacun un solo, afin d’en créer une série. Après l’épatant Florian Delgado dans Enfin la fin, Honorine Lefetz livre à son tour une performance intense, sans s’économiser. Presque constamment en mouvement, elle donne l’impression de réellement lutter contre le froid : ses gesticulations et mimiques sont souvent très drôles, surtout quand elle parle de patineuse, de crevette ou de yaourt (on vous passe les détails pour préserver la surprise !). Changement de registre ensuite, au moment où Charlotte commence à délirer : le ton et le jeu de la comédienne se font alors plus graves. Un bonheur d’interprète : « J’ai lu une quarantaine de monologues avant de tomber sur le bon, explique-t-elle. Cela n’a alors pas été évident d’apprendre une masse de texte aussi importante. Ayant pas mal travaillé autour de la commedia dell’arte, j’ai d’abord cherché des postures. C’est l’un des rôles les plus intéressants que j’ai joués. »

Pour favoriser encore l’immersion du public, le principe est de le disposer en rectangle pour qu’il entoure la comédienne et de rester attentive à ses réactions immédiates. Ce même objectif de proximité explique que seule une trentaine de personnes puisse être accueillie à chaque représentation.

Givrée
Á l’espace culturel Paul-Bernard (Jarrie) du 11 au 14 mars à 20h, le 15 à 18h

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