De notre envoyé spécial à Voiron

Édito du n°1116 - mercredi 12 décembre 2018 - Petit Bulletin Grenoble

« De notre correspondant à Grenoble » ; « de notre envoyée spéciale à Bordeaux »… Et si, à un moment, la presse dite nationale (c’est-à-dire diffusant sur tout le territoire français) arrêtait avec ces appellations sans doute données avec les meilleures intentions possibles (hey, regardez, on a des journalistes hors de Paris) mais qui illustrent parfaitement les limites de la centralité française où tout ce qui se trouve loin de la capitale semble faire partie d’un autre monde – un aspect qui est d’ailleurs, et quoi qu’on en pense, l’un des moteurs de la crise des gilets jaunes.

Qu’un grand titre français ait un correspondant à, au pif, Washington ou Dakar semble tout à fait logique et pertinent. Que ce même titre envoie temporairement des femmes et des hommes dans des zones spécifiques du globe est plus que rassurant pour la qualité de l’info. Mais pourquoi utiliser les mêmes termes dans un reportage effectué en France ? Et, surtout, à partir de quel moment passe-t-on du statut de simple journaliste à celui de correspondant ou envoyé spécial ? Quand on traverse le périphérique parisien ? Quand un trajet nécessite de prendre un train ? Un avion ?

D’ailleurs, si nous transposions cette drôle de règle au Petit Bulletin, basé à Grenoble, devrions-nous accoler l’expression "envoyé spécial" lorsqu’un de nos journalistes part à, au pif, Meylan ou Voiron ? Voilà qui risque d’être au mieux ridicule, au pire condescendant.

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