Les musiques du monde, nous et le « racisme culturel »

Édito du n°1122 - mercredi 6 février 2019 - Petit Bulletin Grenoble

« On ne peut pas tout ramasser en parlant "du" monde arabe. Il y a "des" mondes arabes, "des" musiques arabes. Le Maghreb et le Mashreq, ce n’est pas la même chose, il y a des approches complètement différentes. Cette méconnaissance des cultures arabes, je la ressens comme une sorte de continuum de ce qu’a été le colonialisme : à ce point-là de méconnaissance, de désintérêt, il y a quelque chose de l’ordre du racisme culturel. » Il y a deux ans, alors que la Source l’avait invitée pour donner une conférence titrée "Les bad girls du monde arabe", nous publions dans le PB une interview de la passionnante Jacqueline Caux. Des mots forts qui résonnent une nouvelle fois alors que nous mettons en "une" du numéro de la semaine le génial Omar Souleyman.

Et des mots qui nous taraudent depuis longtemps (on avait par exemple déjà fait un édito autour du terme contesté et contestable de "musiques du monde"), notamment à chaque fois que nous écoutons un morceau. Un acte pas si anodin qu’on pourrait le penser, qui en dit même long sur nous : pourquoi sommes-nous très majoritairement intéressés par des artistes de certains pays (la France et le monde anglophone pour faire court) aux esthétiques souvent similaires ? Et, par ricochet, pourquoi laissons-nous un nombre incalculable de pans musicaux du globe de côté, comme s’ils n’existaient pas ou, pire, ne méritaient même pas notre attention ? Est-ce vraiment du racisme culturel comme l’explique Jacqueline Caux ?

Oui, c’était un édito avec plein de questions et plein de doutes mais sans réponse ni certitude. Désolés.

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