L’Année de l’éclipse
(Sabine Wespieser)
Perché sur son balcon parisien, Basile n’en finit pas de ruminer son mal-être. La dépression qui l’anéantit est tout autant due à des déconvenues d’ordre privé (le départ de sa femme et de sa fille) qu’à une profonde incapacité à être au monde. Philosophe, mélomane, intellectuel, il est inéluctablement placé en marge d’une société de consommation en panne de pensée et d’idéologie. Professeur d’université en arrêt maladie, il entretient également une relation difficile et presque conflictuelle (même si elle s’avère salutaire) avec son psychiatre. C’est grâce à sa rencontre amoureuse et érotique avec une jeune persane, autant qu’à son retour à l’écriture (la rédaction de L’Eclipse philosophique, un livre traitant précisément de la déréliction du monde moderne), que Basile retrouvera peu à peu son énergie vitale… Dis comme cela, la rédemption érotico-philosophique d’un dépressif en pleine crise du mitan proposée par Philippe de la Genardière peut apparaître comme du déjà lu. C’est sans compter sur l’audace de cet écrivain injustement méconnu, et sur la flamboyance de son style et de sa pensée. À travers le parcours de ce quinquagénaire dépressif qui renait petit à petit, Philippe de la Genardière donne un grand roman philosophique sur la vie, l’art, la mystique et le monde tel qu’il va. Une aventure intellectuelle empreinte d’érudition et d’une profonde sensualité.
YN
