
par Jean-Emmanuel Denave
Dimanche 16 novembre 2008
1660
LECTURES
par Jean-Emmanuel Denave
Dimanche 16 novembre 2008
1660
LECTURES
théologiens aiment les sommes, et Dieu et ses images en est une belle : 500 pages superbement illustrées sur les différentes représentations du dieu chrétien de l’an 0 à la fin du XXe siècle (l’auteur, historien et théologien, se focalise sur la figuration de dieu et n’entreprend pas ici une histoire générale de l’art religieux). «Le christianisme est le seul des trois monothéismes qui ait toléré, puis accepté, légitimé, suscité et pratiqué une formidable galerie de «portraits» du Dieu unique», écrit Boespflug. Ce livre en est-il pour autant assommant ? Abstraction faite de son prix (150 euros) et de son poids (3, 5 kilos), il s’avère au contraire captivant à tous les niveaux : théologique, artistique, historique… Qui plus est, l’érudition joyeuse et l’écriture fluide, parfois même humoristique, de Boespflug en rendent la lecture agréable. Voir dieu en peinture
Mais au fait, pourquoi les représentations (icônes, trinités, crucifixions...) d’un dieu, réputé infini et irreprésentable, ont-elles été possibles dans le cadre du christianisme ? Pour bien des raisons que le livre expose, mais on peut en retenir ici deux essentielles. Une raison de fond, théologique, qui fait de l’image la suite logique de l’incarnation : dieu s’étant incarné sous forme humaine, sa représentation devient dès lors envisageable. Une raison plus pratique : la diffusion des images permet à l’église de communiquer ses idées et les messages bibliques à une population longtemps largement analphabète. Néanmoins, les images de dieu ont été l’objet de multiples controverses au cours du temps. La célèbre querelle des images entre iconoclastes et iconodules (les partisans des images religieuses et de leur vénération), par exemple, a duré cent ans avant d’aboutir au Concile de Nicée II en 787, légitimant la fabrication, la vénération et l’exposition des icônes sur tous les supports : «dans les églises, sur les vases et les vêtements, sur les murs et les planches, dans les maisons et les rues» ! Les plus esthètes d’entre vous remercieront a posteriori le service com’ de l’église et ses campagnes d’affichage… On en apprend des tonnes sur ce qui s’est passé avant et après ce siècle clef (seul bémol : le XXe siècle traité un peu par-dessus la jambe), et l’on a hâte d’entendre François Boespflug à la Villa Gillet. Heureuse coïncidence, les Dupont et Dupond (Mordillat et Prieur) de l’histoire audio-visuelle du christianisme seront à Lyon le lendemain pour présenter leur nouvelle série consacrée à l’Apocalypse. Alléluia !François Boespflug
Rencontre à la Villa Gillet, le 24 novembre«Dieu et ses images», Bayard.L’Apocalypse, projection d’un épisode suivie d’un débat avec Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, à la Bibliothèque de la Part-Dieu le 25 novembre.
Mais au fait, pourquoi les représentations (icônes, trinités, crucifixions...) d’un dieu, réputé infini et irreprésentable, ont-elles été possibles dans le cadre du christianisme ? Pour bien des raisons que le livre expose, mais on peut en retenir ici deux essentielles. Une raison de fond, théologique, qui fait de l’image la suite logique de l’incarnation : dieu s’étant incarné sous forme humaine, sa représentation devient dès lors envisageable. Une raison plus pratique : la diffusion des images permet à l’église de communiquer ses idées et les messages bibliques à une population longtemps largement analphabète. Néanmoins, les images de dieu ont été l’objet de multiples controverses au cours du temps. La célèbre querelle des images entre iconoclastes et iconodules (les partisans des images religieuses et de leur vénération), par exemple, a duré cent ans avant d’aboutir au Concile de Nicée II en 787, légitimant la fabrication, la vénération et l’exposition des icônes sur tous les supports : «dans les églises, sur les vases et les vêtements, sur les murs et les planches, dans les maisons et les rues» ! Les plus esthètes d’entre vous remercieront a posteriori le service com’ de l’église et ses campagnes d’affichage… On en apprend des tonnes sur ce qui s’est passé avant et après ce siècle clef (seul bémol : le XXe siècle traité un peu par-dessus la jambe), et l’on a hâte d’entendre François Boespflug à la Villa Gillet. Heureuse coïncidence, les Dupont et Dupond (Mordillat et Prieur) de l’histoire audio-visuelle du christianisme seront à Lyon le lendemain pour présenter leur nouvelle série consacrée à l’Apocalypse. Alléluia !François Boespflug
Rencontre à la Villa Gillet, le 24 novembre«Dieu et ses images», Bayard.L’Apocalypse, projection d’un épisode suivie d’un débat avec Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, à la Bibliothèque de la Part-Dieu le 25 novembre.
théologiens aiment les sommes, et Dieu et ses images en est une belle : 500 pages superbement illustrées sur les différentes représentations du dieu chrétien de l’an 0 à la fin du XXe siècle (l’auteur, historien et théologien, se focalise sur la figuration de dieu et n’entreprend pas ici une histoire générale de l’art religieux). «Le christianisme est le seul des trois monothéismes qui ait toléré, puis accepté, légitimé, suscité et pratiqué une formidable galerie de «portraits» du Dieu unique», écrit Boespflug. Ce livre en est-il pour autant assommant ? Abstraction faite de son prix (150 euros) et de son poids (3, 5 kilos), il s’avère au contraire captivant à tous les niveaux : théologique, artistique, historique… Qui plus est, l’érudition joyeuse et l’écriture fluide, parfois même humoristique, de Boespflug en rendent la lecture agréable. Voir dieu en peinture
Mais au fait, pourquoi les représentations (icônes, trinités, crucifixions...) d’un dieu, réputé infini et irreprésentable, ont-elles été possibles dans le cadre du christianisme ? Pour bien des raisons que le livre expose, mais on peut en retenir ici deux essentielles. Une raison de fond, théologique, qui fait de l’image la suite logique de l’incarnation : dieu s’étant incarné sous forme humaine, sa représentation devient dès lors envisageable. Une raison plus pratique : la diffusion des images permet à l’église de communiquer ses idées et les messages bibliques à une population longtemps largement analphabète. Néanmoins, les images de dieu ont été l’objet de multiples controverses au cours du temps. La célèbre querelle des images entre iconoclastes et iconodules (les partisans des images religieuses et de leur vénération), par exemple, a duré cent ans avant d’aboutir au Concile de Nicée II en 787, légitimant la fabrication, la vénération et l’exposition des icônes sur tous les supports : «dans les églises, sur les vases et les vêtements, sur les murs et les planches, dans les maisons et les rues» ! Les plus esthètes d’entre vous remercieront a posteriori le service com’ de l’église et ses campagnes d’affichage… On en apprend des tonnes sur ce qui s’est passé avant et après ce siècle clef (seul bémol : le XXe siècle traité un peu par-dessus la jambe), et l’on a hâte d’entendre François Boespflug à la Villa Gillet. Heureuse coïncidence, les Dupont et Dupond (Mordillat et Prieur) de l’histoire audio-visuelle du christianisme seront à Lyon le lendemain pour présenter leur nouvelle série consacrée à l’Apocalypse. Alléluia !François Boespflug
Rencontre à la Villa Gillet, le 24 novembre«Dieu et ses images», Bayard.L’Apocalypse, projection d’un épisode suivie d’un débat avec Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, à la Bibliothèque de la Part-Dieu le 25 novembre.
Mais au fait, pourquoi les représentations (icônes, trinités, crucifixions...) d’un dieu, réputé infini et irreprésentable, ont-elles été possibles dans le cadre du christianisme ? Pour bien des raisons que le livre expose, mais on peut en retenir ici deux essentielles. Une raison de fond, théologique, qui fait de l’image la suite logique de l’incarnation : dieu s’étant incarné sous forme humaine, sa représentation devient dès lors envisageable. Une raison plus pratique : la diffusion des images permet à l’église de communiquer ses idées et les messages bibliques à une population longtemps largement analphabète. Néanmoins, les images de dieu ont été l’objet de multiples controverses au cours du temps. La célèbre querelle des images entre iconoclastes et iconodules (les partisans des images religieuses et de leur vénération), par exemple, a duré cent ans avant d’aboutir au Concile de Nicée II en 787, légitimant la fabrication, la vénération et l’exposition des icônes sur tous les supports : «dans les églises, sur les vases et les vêtements, sur les murs et les planches, dans les maisons et les rues» ! Les plus esthètes d’entre vous remercieront a posteriori le service com’ de l’église et ses campagnes d’affichage… On en apprend des tonnes sur ce qui s’est passé avant et après ce siècle clef (seul bémol : le XXe siècle traité un peu par-dessus la jambe), et l’on a hâte d’entendre François Boespflug à la Villa Gillet. Heureuse coïncidence, les Dupont et Dupond (Mordillat et Prieur) de l’histoire audio-visuelle du christianisme seront à Lyon le lendemain pour présenter leur nouvelle série consacrée à l’Apocalypse. Alléluia !François Boespflug
Rencontre à la Villa Gillet, le 24 novembre«Dieu et ses images», Bayard.L’Apocalypse, projection d’un épisode suivie d’un débat avec Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, à la Bibliothèque de la Part-Dieu le 25 novembre.
Crédit Photo : DR