Trois bonnes raisons d'aller à Reperkusound

Par Dorotée Aznar
Publié Mercredi 31 mars 2010

Alternatif et récréatif, le festival Reperkusound s’installe ce week-end au Double Mixte. On y va pour écouter des artistes obscurs ou décalés, des électrons ivres de sons extrêmes qui font sortir des dancefloors bien peignés. Stéphanie Lopez

Si la programmation de cette cinquième édition de Reperkusound met son côté punk-rock au vestiaire pour privilégier l’électro, ce n’est pour autant pas l’électro «privilège» de la scène, disons, Versaillaise, qui s’accapare le gros de l’affiche. Plutôt des artistes punk-rock dans l’esprit, treillis-casquettes de sortie, avec des groupes engagés comme La Caution ou Oddateee, des junglists puristes comme Roni Size, des dubbers d’orage comme Brain Damage… Hip-hop, techno, dubstep : la programmation sans tambour ni paillettes du Reperkusound offre à sa manière une version printanière du Riddim Collision. Trois bonnes raisons d’y aller.ODDATEEE
Rude boy définitivement nourri au grain hip-hop première vague, pionnier enragé du groove sur macadam, Oddateee n’a rien à envier à Eric B ou Chuck D, si ce n’est peut-être leur notoriété. Son dernier album, «Halfway Homeless», n’est pas seulement le fruit des errances d’un prince autoproclamé à demi SDF, c’est la synthèse parfaite du hip-hop east coast, de l’électro indus et de l’ambiance de «joint parties» captée dans les squats new-yorkais que ne fréquenteront jamais Pharrell ou Jay Z. Le brûlot d’un héros underground qui, sur scène, crache ses maux parano en slammant bras levé, poing serré, l’index pointé sur le Bronx global qu’est devenu notre société.NOONE
Découvert au printemps 2009 avec un premier album, «Grenadine», qui sentait le sucré chimique et l’électro ludique, Noone semble être sorti cet hiver de sa phase rose bonbon, en assénant un maxi qui change radicalement de ton. Exit l’imagerie manga et l’espièglerie de Candy, le machiniste lyonnais ressurgit ici déguisé en Astro Boy mal luné, fort d’une face B qui laisse entrevoir «The Dark Side Of The Noone». Basse ténébreuse et kicks chargés en TNT, «Maybe The Last» a définitivement quitté sa bulle naïve et colorée. Alors puisque ce disque se déclare comme étant potentiellement le dernier, raison de plus pour foncer voir l’artiste en live, un diabolo à la main et des pétillements sous les pieds.NAIVE NEW BEATERS
Il y a comme une grosse tache fluo sur l’affiche par ailleurs plutôt sombre du Reperkusound. Une tache qui fait pop !, des shorts fuschia et des chemises à fleurs ; souhaitons donc la bienvenue aux Naive New Beaters. Mieux qu’un Beach Boys Band relooké par les Deschiens, ces trois gus aux gesticulations burlesques, aux clips potaches et aux délires Jackass ont trouvé la formule cheap & choc pour faire de la pop défroquée avec de l’humour, du peps et du hip-hop. Un premier album franchouillement fun, une réputation de showmen hors-pair, et voilà comment la vie Wallace poursuit son bonhomme de route en concert… Avec cette escale au Double Mixte qui pourrait bien tourner à la grande cour de récré.REPERKUSOUND
Au Double Mixte, vendredi 9 et samedi 10 avrilWarm Up
Au Sirius jeudi 8 avril.