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CONNAITRE

James Ellroy, storyteller

Pour ses dix ans, Quais du Polar ne pouvait trouver plus prestigieux invité d’honneur que James Ellroy, l’homme qui a réinventé le roman noir américain en fusionnant jusqu’au vertige ses obsessions, sa vie et l’Histoire secrète de l’Amérique. Texte : Christophe Chabert

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James Ellroy, storyteller

Pour ses dix ans, Quais du Polar ne pouvait trouver plus prestigieux invité d’honneur que James Ellroy, l’homme qui a réinventé le roman noir américain en fusionnant jusqu’au vertige ses obsessions, sa vie et l’Histoire secrète de l’Amérique. Texte : Christophe Chabert

James Ellroy, storyteller

par Christophe Chabert

Mardi 1 avril 2014
2613
LECTURES

par Christophe Chabert

Mardi 1 avril 2014
2613
LECTURES

Avril 2001.

Quelques semaines après la sortie d’American Death Trip, James Ellroy s’offre une tournée promo en Europe. Il enchaîne interviews et signatures. Pendant les interviews, il prend un malin plaisir à donner des réponses plus courtes que les questions. Il les balance avec un phrasé aussi sec et saccadé que l’écriture de ses bouquins. Pour les séances de dédicace, avec chacun de ses fans, il échange une poignée de main bien virile et un «Hi buddy, what’s your name ?» avant de signer. Concis, efficace, Américain. Le géant cultive sa légende. L’auteur conserve son aura et son mystère.

Mai 1988.

Quelques lecteurs connaissent déjà James Ellroy grâce à une trilogie ultra-noire ayant pour héros le flic névrosé et obsédé Lloyd Hopkins. Et puis Le Dahlia Noir arrive dans les librairies. Une déflagration. Le meurtre non résolu d’Elizabeth Short, aspirante actrice retrouvée nue, coupée en deux et les lèvres tailladées dans un rictus de clown façon L’Homme qui rit devient une odyssée de fiction pleine de sang, de sexe et de décadence hollywoodienne. Les années 50 de Los Angeles vues par Ellroy : une grande partouze morbide planquée derrière les paillettes et le glamour. Putain, mais qui est cet écrivain qui ose offrir au roman noir des fresques dignes des grands auteurs européens ?

Mars 1997.

Ses fans connaissent depuis longtemps la vie de James Ellroy. Il n’est pas vraiment du genre pudique. Plutôt voyeur et exhibo. Mais il en fait un livre, Ma part d’ombre. Un chef-d’œuvre. Une autobiographie unique construite comme un livre à suspense, dont Ellroy connaît le début, mais pas la fin. Le début, c’est l’assassinat de sa mère. Meurtre non résolu de Geneva Hilliker Ellroy, juin 1958. Elle avait quitté Los Angeles pour un trou pourri où elle s’était installée avec le petit James, histoire de couper les ponts avec son ex-mari. Mauvaise rencontre ou crime prémédité ? Mystère… De cette béance traumatisante a surgi toute la littérature d’Ellroy. Betty Short. Le Los Angeles du vice et de la corruption. Les années 50 et 60. Le rêve américain qui vire au bad trip. Vietnam, Corée, JFK, Nixon. Les flics pourris. Les journaux à scandales. Les stars de cinéma obsédées par le cul et la came. Ellroy, adolescent provocateur fan du nazisme, épie ses voisines en espérant les voir se foutre à poil, s’envoie des hectolitres d’alcool et se défonce avec les moyens du bord. Il se réveille in extremis, retourne son auto-destruction en pulsion créatrice, se met à écrire et déclare qu’il sera «le plus grand écrivain de romans noirs de sa génération». Il le devient. Fin ? Non. Il y a un long post-scriptum. Ellroy sympathise avec un flic de L.A., Bill Stoner. Il lui demande de rouvrir l’enquête sur le meurtre de sa mère. Ils lancent des appels à témoin. Ils rencontrent des dizaines de personnes. Ils ont des pistes foireuses, d’autres solides. Ils vérifient tout. La vérité a l’air à leur portée. Et puis non. Meurtre non résolu. Dossier classé. Ou presque.

Avril 1995.

Le Quatuor de Los Angeles a rendu Ellroy célèbre. Ça ne lui suffit pas. Il lui faut plus. Il lui faut raconter l’Amérique, son Amérique. Pas les bobards officiels. Pas les théories complotistes paranos. Sa vérité. American Tabloid, c’est la baie des cochons et l’assassinat de Kennedy comme vous ne les avez jamais lus. Une fresque énorme où des personnages de fiction écrivent l’histoire américaine en direct, révélant au passage tout ce qu’elle charrie de stupre et de secrets bien gardés. Rien n’échappe à Ellroy. Il a la niaque d’un chien renifleur et les cojones d’un détective privé. Il écrit BAM BAM BAM, un fait, un fait, un fait. Il multiplie les allitérations hallucinées. Il raconte peut-être n’importe quoi, mais personne ne le raconte mieux que lui. Un storyteller magnifique. «Vous me trouvez rageur, mais je suis trop occupé à vous raconter une histoire» nous dit-il dans son interview d’avril 2001.

Janvier 2011.

La Malédiction Hilliker sort en France. Encore une autobiographie ? Encore la mère d’Ellroy ? Ma part d’ombre n’avait pas fait le tour du trauma. Il fallait qu’il y revienne. Sa mère morte. Et toutes les femmes qu’il a convoitées, désirées, baisées, épousées. Toutes marquées du sceau de la mère, de la malédiction Hilliker, qui vient lui exploser en pleine gueule dans une introspection aussi sauvage que ses romans au tournant des années 2000. Ellroy somatise. Il pense qu’il a un cancer. Il passe son temps à se palper, s’observer sous toutes les coutures. L’hypocondrie vire à la dépression. American Death Trip sort en Europe. Il doit en assurer la promo. Dédicaces et interviews. Il tient le coup, nous bluffe. On ne voit qu’un gars solide et déterminé. Le soir, quand il rentre dans sa chambre d’hôtel, il s’effondre, persuadé qu’il va crever. Ellroy, comme ses héros, avait un autre visage, et nous n’y avons vu que du feu.

Avril 2014.

Ellroy, invité d’honneur de Quais du polar, quelques jours après une élection pleine de coups bas et de trahisons mesquines. Il pourrait l’écrire, ce Lyon Confidential, ce French Tabloïd. Il va se contenter de prendre les clés de la ville et de donner une poignée de main virile au maire. Et on rêve qu’il lui lance : «Hi buddy, what’s your name ?».

Avril 2001.

Quelques semaines après la sortie d’American Death Trip, James Ellroy s’offre une tournée promo en Europe. Il enchaîne interviews et signatures. Pendant les interviews, il prend un malin plaisir à donner des réponses plus courtes que les questions. Il les balance avec un phrasé aussi sec et saccadé que l’écriture de ses bouquins. Pour les séances de dédicace, avec chacun de ses fans, il échange une poignée de main bien virile et un «Hi buddy, what’s your name ?» avant de signer. Concis, efficace, Américain. Le géant cultive sa légende. L’auteur conserve son aura et son mystère.

Mai 1988.

Quelques lecteurs connaissent déjà James Ellroy grâce à une trilogie ultra-noire ayant pour héros le flic névrosé et obsédé Lloyd Hopkins. Et puis Le Dahlia Noir arrive dans les librairies. Une déflagration. Le meurtre non résolu d’Elizabeth Short, aspirante actrice retrouvée nue, coupée en deux et les lèvres tailladées dans un rictus de clown façon L’Homme qui rit devient une odyssée de fiction pleine de sang, de sexe et de décadence hollywoodienne. Les années 50 de Los Angeles vues par Ellroy : une grande partouze morbide planquée derrière les paillettes et le glamour. Putain, mais qui est cet écrivain qui ose offrir au roman noir des fresques dignes des grands auteurs européens ?

Mars 1997.

Ses fans connaissent depuis longtemps la vie de James Ellroy. Il n’est pas vraiment du genre pudique. Plutôt voyeur et exhibo. Mais il en fait un livre, Ma part d’ombre. Un chef-d’œuvre. Une autobiographie unique construite comme un livre à suspense, dont Ellroy connaît le début, mais pas la fin. Le début, c’est l’assassinat de sa mère. Meurtre non résolu de Geneva Hilliker Ellroy, juin 1958. Elle avait quitté Los Angeles pour un trou pourri où elle s’était installée avec le petit James, histoire de couper les ponts avec son ex-mari. Mauvaise rencontre ou crime prémédité ? Mystère… De cette béance traumatisante a surgi toute la littérature d’Ellroy. Betty Short. Le Los Angeles du vice et de la corruption. Les années 50 et 60. Le rêve américain qui vire au bad trip. Vietnam, Corée, JFK, Nixon. Les flics pourris. Les journaux à scandales. Les stars de cinéma obsédées par le cul et la came. Ellroy, adolescent provocateur fan du nazisme, épie ses voisines en espérant les voir se foutre à poil, s’envoie des hectolitres d’alcool et se défonce avec les moyens du bord. Il se réveille in extremis, retourne son auto-destruction en pulsion créatrice, se met à écrire et déclare qu’il sera «le plus grand écrivain de romans noirs de sa génération». Il le devient. Fin ? Non. Il y a un long post-scriptum. Ellroy sympathise avec un flic de L.A., Bill Stoner. Il lui demande de rouvrir l’enquête sur le meurtre de sa mère. Ils lancent des appels à témoin. Ils rencontrent des dizaines de personnes. Ils ont des pistes foireuses, d’autres solides. Ils vérifient tout. La vérité a l’air à leur portée. Et puis non. Meurtre non résolu. Dossier classé. Ou presque.

Avril 1995.

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Janvier 2011.

La Malédiction Hilliker sort en France. Encore une autobiographie ? Encore la mère d’Ellroy ? Ma part d’ombre n’avait pas fait le tour du trauma. Il fallait qu’il y revienne. Sa mère morte. Et toutes les femmes qu’il a convoitées, désirées, baisées, épousées. Toutes marquées du sceau de la mère, de la malédiction Hilliker, qui vient lui exploser en pleine gueule dans une introspection aussi sauvage que ses romans au tournant des années 2000. Ellroy somatise. Il pense qu’il a un cancer. Il passe son temps à se palper, s’observer sous toutes les coutures. L’hypocondrie vire à la dépression. American Death Trip sort en Europe. Il doit en assurer la promo. Dédicaces et interviews. Il tient le coup, nous bluffe. On ne voit qu’un gars solide et déterminé. Le soir, quand il rentre dans sa chambre d’hôtel, il s’effondre, persuadé qu’il va crever. Ellroy, comme ses héros, avait un autre visage, et nous n’y avons vu que du feu.

Avril 2014.

Ellroy, invité d’honneur de Quais du polar, quelques jours après une élection pleine de coups bas et de trahisons mesquines. Il pourrait l’écrire, ce Lyon Confidential, ce French Tabloïd. Il va se contenter de prendre les clés de la ville et de donner une poignée de main virile au maire. Et on rêve qu’il lui lance : «Hi buddy, what’s your name ?».

Crédit Photo : David Johnson pour Discovery Investigation

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