Pierre-Henri Castel, penseur incisif

Pierre-Henri Castel

Bibliothèque de la Part-Dieu

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La Chose Publique / L'humanité va disparaître dans quelques centaines d'années. Retenons nos larmes : dans son brûlot Le Mal qui vient, Pierre-Henri Castel en tire toutes les conséquences morales : des plus sinistres aux plus roboratives et incisives !

Psychanalyste de formation lacanienne mais grand lecteur de Bion, philosophe et épistémologue puisant dans l'anthropologie ou la sociologie, Pierre-Henri Castel a le don d'en agacer beaucoup et de se mettre à dos ceux, trop nombreux, qui refusent d'ouvrir leur discipline à d'autres champs... Notre chercheur émancipé a travaillé concrètement sur l'hystérie, le rêve, le transsexualisme et son grand œuvre en deux volumes porte sur l'évolution historique, depuis l'Antiquité, de la conscience morale en Occident. Pierre-Henri Castel y montre notamment que la condition du sujet humain contemporain est la suivante : la société lui attribue de fait (et plus seulement de droit) une "autonomie-condition" qu'il s'agit pour le sujet de faire s'épanouir. Une situation qui ne manque pas de sel, car cette configuration sociale institue concomitamment et paradoxalement l'éclatement possible de toute société, la dissolution de tout lien social. Facteur essentiel du malaise de notre société, qui craint sans cesse de s'auto-dissoudre.

Plus d'avenir, et alors ?

Pierre-Henri Castel fait ainsi progresser la pensée à coups de provocations et de détours inattendus, mais restait jusqu'à présent dans les limites formelles du champ universitaire : de gros livres très référencés avec moult développements démonstratifs. Sans coup férir, il publie Le Mal qui vient, un court essai de cent pages, et troque, avec brio et virulence, la tenue de l’universitaire pour celle du moraliste. Le point de départ de sa réflexion est simple : d'ici 300 ou 400 ans, l'humanité aura disparu. Il n'y a pas à baragouiner, c'est un fait scientifique établi, il reste seulement à en envisager les différentes conséquences morales possibles : un cynisme total, un hédonisme effréné, une prédation sans borne, ou... une éthique qui ne s'appuierait ni sur dieu, ni sur l'humain, ni sur une finalité de l'Histoire, mais sur l'idée d'un individu « in-intimidable », lucide, capable de violence pour contrer la violence des « prédateurs », et mû par une vitalité débarrassée de la pesanteur du souci pour l'avenir. Plus de souci à se faire effectivement : l'avenir n'en a pas... d'avenir.

Rencontre avec Pierre-Henri Castel
À la Bibliothèque de la Part-Dieu ​le mercredi 21 novembre

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