Anne Robatel : « défendre un rapport vivant au langage »

Essai / Agrégée d'anglais, professeure en classes préparatoires et traductrice, Anne Robatel a mis à profit ses expériences et interrogations d'enseignante pour livrer un essai très libre, "Dieu, le point médian et moi", réflexion personnelle sur un signe typographique qui secoue les usages littéraires et linguistiques. Un court livre réjouissant par sa capacité à interroger les certitudes de chacun. Entretien avec une féministe, oui, mais "perplexe".

Peut-être faut-il commencer par l'exergue du livre qui énonce votre définition du féminisme : « pour moi, dites-vous, être féministe c'est être perplexe »...
Anne Robatel :
Je dois dire que le choix de cette exergue en quatrième de couverture est avant tout celui de mon éditeur, je n'aurais peut-être pas fait le même. Je peux imaginer que cette phrase fasse bondir des féministes que je connais bien. Le problème de ce terme, c'est sa modération, il peut-être associé à un manque d'assurance, une certaine politesse qui en ce moment fait débat. Christine Delphy disait il y a peu dans Le Monde : « j’espère que les féministes ne vont pas rester bien polies. » Ce qu'il faut, c'est faire du bruit, s'affirmer. Vu comme ça, le doute, le questionnement, la nuance desservent les causes politiques. C'est pour cela que je précise que mon texte n’est pas un essai militant, pas plus qu’il n’est un essai savant.

Ce choix ou cette mise en valeur de la perplexité est une façon de distinguer ce que j'ai écrit d'un pamphlet, une façon indirecte de souligner le caractère littéraire, poétique de ma démarche. Il y a aussi l'idée d'une certaine impertinence qui me fait dire que c'est un essai punk (rires). Surtout, l'une des choses que je voulais faire, c'était produire une représentation de la pensée en mouvement, ou, pour le dire autrement, du flux de la pensée, que l'on retrouve beaucoup chez Woolf ou Joyce.

J'étais aussi très contente cet été de tomber sur une phrase de Gisèle Halimi, qui n'a pas grand chose à prouver en matière de féminisme. Elle expliquait dans une interview republiée à l'occasion de sa disparition que ses convictions sont nées d'une perplexité, du regard qu'elle avait petite fille sur l'ordre patriarcal (« Ma grand-mère, ma mère et moi avons vécu comme ça ; alors toi aussi ! », me disait ma mère, Fritna, faisant du mariage et de la sujétion à un homme mon horizon ultime. Cela impliquait de me mettre au service des hommes de la famille, de servir mes frères à table et de faire leur lit, le ménage et la vaisselle. Je trouvais cela stupéfiant. Pourquoi ? Au nom de quoi ? Avant même la révolte, je ressentais une immense perplexité. Pourquoi cette différence ? Elle n'avait selon moi aucun fondement ni aucun sens ». Pour résumer, je dirais que je crois en la force disruptive de la perplexité, quand bien même ce serait une manière détournée d'agir. J'ai choisi cet adjectif mais j'aurais pu en choisir d'autres : mon engagement féministe rejoint ainsi une façon non-violente d'être au monde. Et la non-violence me paraît d’autant plus importante à tenir qu’on est confronté à de la brutalité, même si c’est difficile.

Vous dites vous attacher davantage aux questions qu'aux réponses, vous en posez beaucoup dans ce livre mais en commençant de l'écrire, aviez-vous malgré tout en tête de trouver des réponses à certaines de ces questions, et, de la perplexité, d'atteindre peut-être à une forme de certitude ?
Non, je viens de lire un texte de James Baldwin où il dit ceci : « Quand tu écris, tu essaies de trouver quelque chose que tu ne connais pas. Tout le langage de l'écriture pour moi, ça vient de ce que tu ne veux pas savoir, de ce que tu ne veux pas trouver. Mais quelque chose te force à le faire quand même. » C'est aussi mon rapport à l'écriture. Qui n'est pas du tout du même ordre que quand on écrit en ayant une thèse à défendre, dans le cadre académique ou autre. Quand j'écris un essai – et c'est pourquoi j'adore ce mot – j'essaie de réfléchir et c’est cet effort, cette quête que je partage avec les autres. Ce qui ne veut pas dire que je vais finir par trouver une réponse univoque, définitive et valable pour tout le monde, juste que ça va m'amener là où je ne suis pas. C'est un petit voyage. L'un de mes moteurs d'écriture, l'une des métaphores que j'aime, c'est celle de la danse, que j'ai pratiquée, notamment en improvisation.

Il y a une forme d'improvisation de la pensée par l'écriture ?
Tout à fait. En fait, cet essai, je l'ai écrit d'un trait. En le retouchant ensuite, j’ai gardé l’essentiel de ce premier cheminement de pensée non linéaire, avec tout le désordre et la confusion que cela implique, parce que je crois qu’on a aussi besoin de se confronter à ça aujourd’hui. Ce qui est très parlant pour moi, ce sont des formes d’expression artistique comme le jazz qui laissent place à l'improvisation mais qui n'excluent pas la rigueur, ni le travail, ce qui est une évidence. Plus on travaille, plus la maîtrise nous permet d'improviser, donc d’explorer de nouvelles combinaisons.

Si c'est pour moi un texte littéraire, c'est que le fond et la forme de ce que j’ai écrit sont indissociables : et j’invite ainsi à réfléchir au type de voix qu'on a dans l'espace public, au type d'espace physique et sonore qu'on occupe, à notre rapport aux autres corps. Comme dans la danse contemporaine, je pars des coordonnées de mon espace personnel pour développer un mouvement qui rejoint celui des autres. C'est ce lien que je fais à la fin de l'essai, où je montre que le chemin de pensée que j’ai parcouru là est lié aux coordonnées de ma vie aujourd’hui et même de ma situation au moment précis où je suis en train d’écrire. Ce qui, en fait, est un type de questionnement que je dois beaucoup aux féministes, mais aussi sans doute à Descartes !

Le point médian est-il une question constitutive de la langue française dépourvue de genre neutre ?
D'abord, on peut le dire autrement : le genre masculin est aussi le genre neutre... Ensuite, je vois les choses à travers mon prisme anglo-américain et je sais qu'en philosophie analytique aux États-Unis, la question du genre dans la langue est le "hot topic" du moment avec, dans les médias, un certain nombre d'innovations et manipulations linguistiques : dans le New Yorker, en fonction de la personne dont on parle, on s'est mis à utiliser parfois le pronom "they" au lieu de "he" or "she". Cela dit, les langues anglaise et française ne fonctionnent pas du tout de la même façon.

On peut regarder les choses en disant : défendre le point médian c'est faire preuve d'une forme d'indépendance. Ou bien se placer du point de vue des linguistes étiquetés Académie Française défendant la diversité linguistique et résistant à l'anglicisation du monde, ce qui ne devrait pas être perçu comme un combat d'arrière-garde. Afin d'échapper aux clivages artificiellement entretenus par les réseaux sociaux, j'ai porté mon attention sur d'autres problèmes, comme par exemple : « si on met des points d'interrogations à la fin de toutes les phrases, qu'est-ce qui fait question ? »

À ce sujet, que pensez-vous de ces collectifs féministes qui vont jusqu'à féminiser des mots tels que "nous" écrits "noues" ?
Il faudrait voir ce qu'il y a comme revendication derrière, mais la loufoquerie tient une part importante dans l'Histoire du mouvement féministe. Une part plutôt sympathique. On dit souvent que les féministes n'ont pas d'humour mais c'est faux. Je pense que pour beaucoup de femmes, le féminisme et le collectif féministe — on peut prendre comme exemple la lutte contre les féminicides avec ces tags qu'on a vu apparaître sur les murs de Lyon — c'est une forme de lutte de terrain, un moyen de trouver sa créativité dans le combat, mais aussi dans l’amitié ou l’amour.

Pour moi, la limite réside dans le fait de ne pas venir dire aux autres : « c'est comme cela qu'on doit faire absolument ». Une fois qu'on a trouvé ce qui allume notre regard ou notre puissance créatrice, soit on peut décider de consacrer sa vie, et c'est très bien, à la question de "pourquoi les femmes y arrivent souvent moins bien, au niveau institutionnel, quels sont les obstacles qui les en empêchent", soit on peut décider que tout est possible, ce qui est censé être la conséquence logique de chaque action collective ou individuelle d'émancipation : il faut accepter que les gens s'en aillent, qu'ils aillent faire leur truc. C'est une tension — douloureuse — interne à toute lutte au départ minoritaire portée pour faire exister et reconnaître des paroles non entendues. Les luttes me dérangent quand elles basculent du côté du contrôle de ceux ou de celles qui ne lutteraient pas comme il faut.

Vous posez aussi la question du lecteur : que faire du "lecteur" et de "la lectrice", selon que l'on pense que la vérité appartient à l'auteur et à son point de vue, ou au lecteur et à l'endroit d'où il lit.
On n'en aura jamais fini avec cette question qui revenait beaucoup aux alentours de 68 : « d'où tu parles ? ». En écrivant cet essai, ayant fait beaucoup de pas de côté par rapport à ce que j'avais appris à l'école, j'ai cherché à montrer qu'on continue souvent à travailler et à lire les textes comme si toute une série de questions n'avaient pas été posées. Je m'intéresse beaucoup à la lecture vivante, à l'esprit de la lettre. Ce que je tâche de défendre, ce n'est pas tant l'écriture inclusive que ce rapport vivant et humain au langage. Or, un texte peut nous parler même s'il n'a pas été écrit dans notre langue.

Et il était aussi important pour moi de poser la question : « d'où tu lis ? ». Si on est une lectrice, est-ce qu'il ne faut pas le prendre en compte et utiliser ce mot, "lectrice", pour activer notre puissance d'interprétation personnelle ? Comprendre qu'il y a un truc, là, que tu es le ou la seule à pouvoir dire. Je n'aime pas beaucoup le mot "identité" mais "femme" ou "homme" ça entre forcément en compte dans qui on est — même si pour moi ce n'est pas central, ça l'est même de moins en moins parce que je n'ai pas envie d'être enfermée là-dedans. Je viens d'une famille dans laquelle les gens, hommes ou femmes, ont émigré pour ne pas être enfermés dans des ghettos, et ça influence mon regard sur ces débats socio-linguistiques.

Ces questionnements sur le lecteur sont-ils exacerbés par une sorte de déformation professionnelle qui serait celle de la traduction ? Le fait de travailler sur la traduction est-il une manière d'interroger sa propre langue et sa manière de penser ? Pour le dire autrement, pense-t-on différement quand on fait de la traduction, cela ouvre-t-il d'autres portes comme on accéderait à un autre hémisphère du cerveau ?
Je dirais: quand on parle une langue étrangère, pas seulement quand on fait de la traduction. Et j’ajouterais que le monolinguisme n’existe pas. D'une certaine façon, on parle tous plusieurs langues, simplement, quand on fait des études on en prend conscience et quand il s'agit d'une langue étrangère, il y a cet effet de distanciation qui fait que c'est rendu plus visible. On a donc l'opportunité d'avoir ce retour réflexif sur sa propre langue. Si traduire est un métier, on est immergé en permanence dans ces questionnements.

Quand ma mère, comme je le raconte dans le livre, me met en garde contre l'utilisation du mot "paradigme" en toutes circonstances, elle essaie de me prémunir contre la tentation de l'entre-soi : celui des gens qui ont fait des études, par exemple. On peut finir par oublier qu'il y a des choses acquises, qui vont de soi pour nous et qui sont devenues notre grammaire, notre norme, au point de regarder ceux qui ne la partagent pas, comme bizarres. Le problème, c'est quand on transforme "bizarre" en "crétin". C'est contre ça que ma mère m'a alertée, parce que c'est quelqu'un de très cultivé sans être une universitaire. On retrouve cela chez Orwell, cette idée de ne pas se laisser griser par la joute intellectuelle mais au contraire d'être conscient, de s’interroger et d’être vigilant au fait que beaucoup de gens qui ne partagent pas son langage et ses références, son logiciel politique, auraient tout un tas de choses intéressantes à dire sur les sujets dont il parle. C'est une manière de garder les pieds sur terre.

Sur cette question du mot juste, peut-on dire que cette exigence modèle la pensée ? De là, ne pensez-vous pas qu'il y a un danger pour la pensée collective, qui émanerait du discours politique contemporain, à constamment raboter le langage, à tordre le sens des mots jusqu'à parfois les vider de leur justesse justement ?
Ce qui me préoccupe, c’est la mécanisation du langage, comme dans le fait de retweeter par exemple, qui revient à laisser les algorithmes choisir ce que l'on va dire en son propre nom. La raison pour laquelle on va s'identifier à une phrase, c'est parce qu'elle est apparue dans notre fil d'actualité et la raison pour laquelle elle est apparue dans notre fil d'actualité, c'est parce que les algorithmes, compte tenu de ce qu'on avait déjà publié ou regardé dans notre fil d'actualité, déterminent que ces termes se correspondent. C'est très dystopien.

Je me demande si ce n'est pas lié à là la division du travail, identifiée depuis le XVIIIe siècle comme une des transformations majeures à l’œuvre dans les sociétés capitalistes. Trois siècles plus tard, cette division du travail se retrouve à tous les niveaux de la société. Dans un gouvernement, une organisation politique ou une entreprise, on va rationnaliser et fractionner toutes les activités, avec, par exemple, d'un côté les gens chargés de faire des économies et de l'autre ceux qui s'occupent de la com'. Ce n'est pas nouveau : le nazisme est une forme de brutalité de masse liée à une grande modernité et une forme de division par compartiment des activités humaines qui font que le petit fonctionnaire peut très bien faire les pires choses sans s'interroger sur leur nature. Sur les dangers de la mécanisation de la pensée liée à de nouvelles formes de production, j'aime beaucoup Dickens, qui est vraiment l'auteur de l'âge industriel — il écrivait d'ailleurs lui-même à la chaîne — et qui parlait de ce monde-là, ce qui se passait dans les usines, etc. C’est le genre d’auteurs qui m’amène à penser qu’on peut très bien mettre des points médians partout et faire un "plan de sauvegarde de l'emploi" qui soit d'une grande brutalité. Le langage peut être un outil d'aseptisation des rapports humains, pour le meilleur et pour le pire, plus souvent pour le pire.

Pour rebondir sur le rapport entre langue et politique, j'ai eu fait pendant le confinement un cours à distance sur un essai d’Orwell que j’ai introduit en évoquant une interview politique entendue à la radio juste avant de me connecter à la classe virtuelle. Un journaliste venait de demander à Marine Le Pen si elle « validait » les annonces que venait de faire un ministre, et j’ai invité les étudiants à réfléchir à l’emploi de ce terme dans ce contexte, à ses implications (je suis très frappée par la façon dont ce mot s’est imposé dans la langue française en quelques années pour remplacer toute une série de verbes) Les étudiants sont très sensibles à ce genre d'approche. Je pars de cet appétit-là pour le langage, le décryptage, c'est un peu la découverte de cette posture du dévoilement pour les élèves. Posture qui a par ailleurs aussi ses limites, notamment quand elle conduit à une méfiance généralisée vis-à-vis des mots, une aspiration à une certaine pureté de la communication qui peut être aussi dangereuse.

À la fin du livre vous dites conseiller à vos étudiants — qui s'enquièrent de leur droit à utiliser ou non le point médian dans leurs copies — d'apprendre à dire "Je" comme une condition à la résolution des questions qu'ils se posent. Or dans le contexte étudiant, on est pris entre le devoir de penser par soi-même et un certain nombre de codes ou injonctions académiques qui peuvent faire craindre d'en sortir. Une sorte de paradoxe qui paralyse la pensée. Quelle est l'enjeu de ce "Je" ?
C'est compliqué de penser tout court de toute façon, ça demande du temps, de la solitude, un minimum de sécurité, de confort. Mais c'est quand même à la portée de tout le monde, d'où ma proposition : « ce qui est inclusif, c'est l'intelligence ». Tout le monde est donc capable de raisonner. Mais vient alors la question de ce que Kant appelait l'usage public de sa raison, qui est ce que j'essaie de faire dans ce texte, avec un équilibre entre intériorité et souci d'autrui que je n'aurais pas pu tenir, à l'âge de mes étudiantes. Dire "je", c'est très encouragé dans notre culture mais ce n'est pas si simple.

Dans le mouvement et le slogan Not in my name, il y avait par exemple une façon paradoxale d'affirmer un "je" individuel, de se dissocier d'un acte ou d'un discours, en s'inscrivant dans un slogan de groupe. Même chose avec les "Je suis...." ou "Me too". Aujourd'hui, ce besoin de s'épancher et de dire "je" tout en faisant corps avec un groupe sans visage passe par les réseaux sociaux, mais cette tension est évidemment très ancienne. Ce qui pose question à mes élèves c'est aussi cette tension entre l'individuel et le collectif à laquelle chaque génération est confrontée. Et il est important qu'il y ait des collectifs, que les gens ne se voient pas comme des monades isolées, tout comme il est important de trouver sa voix singulière.

Anne Robatel, Dieu, le point médian et moi (Intervalles)

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