BATTLE USA : Homeland VS The Newsroom

Annoncées au programme : les séries qui a la base en ont dans le pantalon mais ne présentent aucune retenue en matière de patriotisme. Petit focus sur deux séries en particulier, extrêmement bien ficelées de prime abord, mais quelque peu gâchées par ce genre de rodomontades à l'américaine...

SPOILER ALERT (ne lire ce billet que si vous êtes à jour sur les séries en question ou si vous n'aimez pas les surprises).

Homeland

Tout part d'une façon très fine; cette série n'a pas commencée qu'elle est d'ores et déjà rythmée par un suspens remarquable. Oui seulement cela ne concerne que la première saison. La deuxième se voit anéantie sous un bordel de tarabiscotades et de certaines incohérences ; la majeure étant Peter Quinn. Que vient faire ici cet agent dépêché par l'ancien collègue et néanmoins rival de Saul Berenson ?

Pourquoi jouer sur les deux tableaux ; cela ajoute inutilement au jeu déjà effectué par Carrie, Brody et la famille de celui-ci. Fort heureusement, l'agent Brody est toujours soupçonné de s'être fait retourner lors de sa mission en Afghanistan : la parano nous gagne à peu près sur tous les personnages de la séries, incluant évidemment les membres de la CIA... C'est la note gagnante de cette seconde saison; la CIA Americaine n'est pas non plus toute jolie-jolie.

Les Etats-Unis ont donc le rôle du petit cheval blanc en tuant Abu Nazir à la fin de la saison deux. Au-dela de l'incohérence de tuer un personnage qui, bien que terroriste, aurait pu se reveler une source d'info utile sur les prochains petages de tetes americaines, on tue donc certes une ordure, mais surtout un pakistanais, faisant partie d'un peuple qui figure au premier tiret de la longue liste noire des USA. Rien de bien original ni surprenant, pour une serie americaine, que de preferer prendre comme vilain le terroriste, de preference Pakistanais s'il vous plait Monsieur.

The Newsroom

Attention si on ne prend pas garde ici on peut se laisser entraîné par la chouette répartie donnée au dialogue, qui fait la part belle au jeu des acteurs, chacun impénétrablement ancré dans un rôle qui leur colle tous si bien à la peau. Non pas que j'idolatre l'overpatriotisme americain, mais il faut reconnaitre que les cocos menent bien leur jeu niveau dialogues et moments fabuleusement dramatiques...

Les leaders de la série (l'impétueux Jeff Daniels et Emilie Mortimer, magistrale), sur lesquels reposent une histoire d'amour toujours sous-tendue mais pleine de rancune, ne se lassent pas de se renvoyer la balle le long des deux saisons. Leurs talents respectifs de présentateur et de producteur ne renforcent que leurs faiblesses humaines et sociales. Rondement menee, cette série est donc le parfait dosage entre les deux, ce qui ne lasse pas le spectateur.

En plus d'excellents acteurs, on salue également le travail d'Aaron Sorkin à la réalisation. Pour rappel, il n'est autre que le réalisateur de « The Social Network » ; « meilleur film » de 2012 d'après Tarantino. On s'arrête là, pour ne pas perdre de vue le fait que cette série victimise beaucoup (trop?) les Etats-Unis.

Basée sur des faits d'actualité concernant – de même qu'Homeland... - la relation meurtrière USA/Moyen-Orient en général, la saison 1 n'en finit pas de crier l'amour des américains envers eux-mêmes... Passons toutes les scènes qui paraîtraient un festin gargantuesque de compassion pour les USA ; comme lorsque le charismatique présentateur interprété par Jeff Daniels ne peut faire la Une de l'anniversaire du 11 septembre pour cause d'ouvrage de gueule intempestif... Jusqu'à l'évocation du gaz sarin. Ici, les médias prennent leur part de « recul » en condamnant cette action des USA. Comment ? Tout simplement en jetant la faute sur un mauvais et temporaire (pour ne pas s'attacher!) élément de leur équipe, qui voulaient absolument faire savoir à la population que l'armée avait utilisé du gaz. Il a pour cela truqué une interview (le méchant). La faute n'est toutefois pas chargée sur les épaules de l'armée américaine dont les soldats, auraient été « obligés » de gazer des civils pour récupérer leurs prisonniers condamnés... C'est beau les USA.

Suivez la guide !

Clubbing, expos, cinéma, humour, théâtre, danse, littérature, fripes, famille… abonne toi pour recevoir une fois par semaine les conseils sorties de la rédac’ !

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X