Chic clips : un an de scène rock lyonnaise en images qui bougent #4

Parité bien ordonnée, sexisme latent ou fantasme éculé selon lequel une fille avec une guitare (ou un synthé ou un biniou), c’est quand même quelque chose, on y verra ce qu’on voudra – peut-être même un choix esthétique... Pour ce quatrième volet de « Chic Clips » place aux filles – ou aux formations à forte teneur féminine – ayant quelques-uns des plus beaux clips lyonnais de l’année dans une veine résolument pop. Let’s go girls !

De La Montagne

Girls who are boys / Who like boys to be girls / Who do boys like they´re girls / Who do girls like they´re boys”, ce pourrait être, ou quasi, le mantra blurien de cet irrésistible tube de De La Montagne (un hommage à Laurent Delamontagne, soutier de l’attaque de l’OL de 1992 à 1995 loin d’être aussi irrésistible ? Ca nous étonnerait, mais on peut rêver). Toujours est-il que l’affaire est menée par la sémillante ancienne élève des Beaux-arts (un classique de musicien) Camille Bouvot-Duval, 25 ans, l’air d’en avoir 13, et 5 ans de « carrière » de musique au compteur, épaulée par l’excellent Alto mais pas que, et s’apparente peu ou prou à quelque chose comme du Grimes en vacances aux Baléares : synthés cheap, look plagiste, coolitude désinvolte, une résidence à la Red Bull Academy aux States et même… un sujet dans Télématin (ah ouais, quand même), prescripteur de tendance de la France qui se lève tôt. La Route du Paradis, quoi. Toute tracée devant Camille et qui passera par les pré-selections du Printemps de Bourges.

Girls (Real. Roxane Gaucherand)

Joe Bel

Cette année aura été celle de l’ascension pour Joe Bel – des premiers concerts en groupe succédant de peu aux premiers concerts tout court, aux présélections de Bourges en passant par la tournée avec Asaf Avidan et des couves de magazines féminins par poignées. La Bel aura aussi inondé la toile de vidéos live, de concerts « à emporter » ou à déguster sur place, de Backstage, de sessions acoustiques en tous genres, et toutes ces sortes de choses. Et puis il y eut aussi cette vidéo joliment montée pendant les sessions d’enregistrement de Green, son prochain, EP qui donna une première impression de ce que Joe Bel a à offrir entourée d’un collectif pour muscler son jeu.

In Chains (Real. Thibaut Ras)

Billie

En termes de chanson pop lyonnaise-francophone rétro-futuriste (rien que ça), côté mecs on a Daisy Lambert (on vous a dit que Daisy, dont le Ce Soir J'te sors, présenté ici, a été élu clip de l'année par les lecteurs des Inrocks, était un homme ?) et côté filles on a Billie. Oui, car Billie est une fille, une qui en jette en plus, comme on disait dans les 80’s, une qui a soif de son homme idéal. Et les candidats de faire le pied de grue comme à l’ouverture d'un Burger King ou des primaires UMP. Mais ils pourraient bien tomber sur une mante pas forcément religieuse, comme l’indique le titre Sangtimentale et son superbe clip. Lequel, annonçant l’album Le Baiser pour mars 2014 fait suite au collégial Dehors – quelque chose d’une Emily Loizeau synthétisée. « La femme parfaite (tout le monde dit que c’est elle) », pourrait lui chanter Alister.

Sangtimentale (Réal. Joss Alt)

Dehors (Réal. Bertrand Guerry et Thibaut Ras)

Pethrol

L’univers visuel et musical de Pethrol, duo/trio (si l'on compte l'auteur qui n'apparaît pas sur scène) fraîchement débarqué sur la scène lyonnaise mais parti pour ne pas y rester, n’est pas loin de rappeler celui de The Knife – entendre : ésotérique, occulte, mystique et... sacrément chiadé. A l’image des deux clips livrés cette année, qui donnent la leçon à bien des artistes « arrivés », et d’une chanteuse/compositrice Héloïse Derly – étudiante aux Beaux-Arts, tiens donc –, immédiatement fascinante. Leur premier EP Black Gold est sorti cette année sous forme de cassette-clé USB. Blood of the Unicorn est tiré de son successeur, Golden Mean, prévu pour début 2014 tandis que le groupe concourra pour les Inouïs du Printemps de Bourges.

Chess (Réal. Lois Eme)

Blood of the Unicorn (Réal. Lois Eme)

Holy Two

Electro-minimaliste, ambient en apesanteur, pop anesthésiée, le duo Holy Two – un garçon, une fille – se partage le crachoir – on triche donc un peu pour ce spécial "popeuse" – alternant morceaux originaux et reprises en mode pas chassés pour ne pas dire cadrage débordement (Roy Orbison, Alt-J, The Strokes, Woodkid, Kavinsky…).

Deep Breath (Real. Thibault Maurel de Maille)

The Basement

Rush

Hover (Projection Ryoji Ikeda)

Calling (Kavinsky cover)

A suivre... Ou pas...

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