Entre son album realisé avec le groupe “The Ginger Accident” et la tournée qui a suivi, Thomas Fersen nous a régalés une fois de plus en s’appuyant sur sa marque de fabrique et quelques nouveautés. On en redemande !
À quoi peut-on reconnaître un album de Thomas Fersen ? Aux textes et aux mélodies évoquant cette Bretagne qu’il affectionne tant. Aux animaux, réels ou imaginaires, qui peuplent sa prose pour mieux parler des hommes… et surtout des femmes. Aux personnages de certaines chansons qui constituent de probables cousins croisés dans les opus précédents. C’est le cas par exemple de cet individu qui égrène ses nombreuses “compétences” et rappelle le dilettante de la chanson “Deux pieds” de l’album “Pièce montée des grands jours" (Tôt ou Tard, 2003).
Un 9e album jubilatoire
Sorti en septembre 2013, le neuvième album de l'artiste, baptisé “Thomas Fersen and the Ginger accident”, s’inscrit dans cette belle continuité mais se garde bien d’appliquer “bêtement” toute forme de recette. Résultat : onze chansons teintées d’humour (“les pingouins des îles”, “mes compétences”, “la boxe à l’anglaise”, “Mais oui Mesdames”), ou de sobriété (“Joe la classe” et “Jean”, superbes).
Outre la qualité des textes, les arrangements musicaux valent eux aussi le detour. Signés Cédric de la Chapelle, ils vous plongent tantôt dans une ambiance sixty, rappelant les compositions du regretté Nino Ferrer (“Donne-moi un petit baiser”, “Viens mon Michel”), tantôt du côté de la musique “bollywood” avec des violons magnifiques. Autant de raisons qui expliquent le plaisir jubilatoire, voire même euphorisant que l’on ressent écoute après écoute de cette nouvelle galette… même plusieurs mois après sa sortie dans les bacs !
Bref, si les habitués retrouveront bien leurs repères “ferséniens”, les néophytes devraient apprécier également ce neuvième album… d’autant que sa version “live” s’est avérée particulièrement réussie.
Une tournée réussie
On l’a vu, Fersen parvient encore à surprendre son monde avec ses albums studios ; il en est de meme pour ses performances sur scène. Après “la Soupe noire”, délicieuse tournée en duo avec son complice et ami de toujours Pierre Sangra, Thomas comptait cette fois sept musiciens à ses côtés : une fine et joyeuse équipe (batterie, guitares, mais aussi une section cuivres survitaminée), prompte à mettre l’ambiance tous les soirs aux quatre coins de France et de Navarre. Après le Radiant-Bellevue au mois de mai, ce fut encore le cas notamment au parc des oiseaux le 1er juillet dernier dans le cadre du Printemps de Pérouges. Dans ce décor de rêve – certes peuplé de “quelques” moustiques… -, la bande à Fersen a transporté le public des rives de Bretagne (“Qui est ce baigneur ?”) jusqu’à un slow mémorable avec boule à facettes (“Joe la classe”), sans oublier, bien sûr, de revisiter habilement le patrimoine du répertoire fersénien. De quoi faire plaisir à chacun.
“Je suis mon propre producteur pour garder ma liberté”, expliquait Fersen cet été sur www.sudouest.fr avant son passage au festival de Luxey. Liberté de faire ce qu’il veut, de prendre des risques et surtout de ne pas refaire deux fois le même spectacle. Une démarche qui explique sans doute pourquoi son public conserve un grand nombre de fidèles de tous âges… et continue de s’agrandir. C’est bien simple : “essayer Thomas Fersen, c’est l’adopter !”.
Bonne nouvelle : à peine cette tournée 2013/2014 s’est-elle achevée qu’une nouvelle se profile déjà l’horizon. À partir de cet automne, Thomas Fersen reviendra sur scène mais cette fois en solo et au piano. Encore un nouveau dispositif pour interpréter ses chansons, mais aussi des textes poétiques dont le public devient de plus en plus friand ("Coccinelle", "le dompteur de lion", etc. Fersen se produira notamment le 23 janvier 2015 à Vénissieux. À bon entendeur… pour tous les amateurs de bons crus.
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