Récipiendaire du prix Félix Leclerc de la chanson 2014, Philémon Cimon est un artiste montréalais francophone qui possède une belle sensibilité. Il la partage volontiers sur scène. Ce fut le cas lors de sa prestation impeccable lors du festival Pop Montréal où le public présent fut conquis par cet artiste délicat entre pop et légères montées rock. Paraissant parfois délicieusement gêné sur scène, Philémon a offert son indie-pop lumineuse. Une belle découverte côté chanson francophone, pour un artiste qui ne cesse de gagner à être connu.
Philémon Cimon possède la candeur de la jeunesse pop montréalaise dans son art et sa fragilité. Auteur-compositeur-interprète, il a séduit son monde avec sa dernière épreuve "L'été", sortie au début de l'année sur le label montréalais Audiogram (véritable institution musicale francophone, une référence qui vient de fêter ses vingt ans d'existence). Il faut dire que la musique de Cimon a de quoi plaire. Le garçon apporte avec finesse et justesse ses chansons certes tristes mais très colorées. Par le biais de sa voix au timbre si particulier, presque maladroit, il possède une singularité attachante comme possèdent souvent les artistes québécois, si l'on prend bien sûr la peine de tendre l'oreille au-delà des standards connus...
Et si Philémon Cimon possède une certaine dose de profondeur dans son travail musical, c'est sûrement lié à ses voyages et son histoire (certes encore courte) mais fourni de musicien voyageur. Après avoir décidé de faire de la musique sa compagne pour la vie lors d'un voyage en Inde à ses 17 ans, Philémon Cimon a d'abord travaillé en famille pour composer un Ep de 6 titres enregistré dans une église à Saint-Joseph-de-la-Rive, au bord du Saint-Laurent. A la suite de ce premier effort, il part à Cuba où il rencontre de nombreux musiciens de talents. De ces moments de partages naîtront Les Sessions Cubaines début 2011. Un album hybride entre Cuba et Québec. S'en suivent des concerts dans la Belle Province mais aussi dans l'Hexagone, à New York mais aussi en Pologne. Puis, il est retourné à l'écriture "accompagné de son chien, pour l'inspiration" et a enregistré quelques jours avant l'été son dernier album, d'où le nom de la galette. Une pépite de pop francophone qui mérite le détour se situant entre chanson et petites envolées rock addictives telles que sur Au cinéma ou sur Soleil Blanc.
