Dans les coulisses de la soirée "Premières !"

Grâce à la Brigade, je me suis transformée en reporter d'un jour, m'infiltrant au sein des répétitions de deux créations de deux jeunes chorégraphes appartenant au Ballet. Marie-Pierre Molique

Après une visite de l'Opéra qui a démarré au niveau -5, nous accédons à la mythique salle de répétition, la verrière, qui embrasse la ville. Cette salle m'a toujours fait fantasmer, moi qui pratique la danse. En pénétrant dans ce lieu, c'est déjà le bonheur.

Les répétitions démarrent avec une pièce écrite par Tadayoshi Koleguchi. L'installation en place, figurant le futur décor, m'évoque les colonnes en marbre de Buren de la Cour d'honneur du Palais Royal à Paris. Ce nom, lorsqu'il prend deux "r" : Burren, signifie de vastes étendues de calcaires en Irlande. J'apprends que le chorégraphe a cherché à faire naître le mouvement de la pierre. J'adore les liens, il en est un ici : la matière, point commun entre le marbre, le calcaire et la pierre.

Démarrage au ralenti
Les gestes sont précis
Introspection
La musique est inquiétante
Gestes hachés
Cassures de rythmes
Doucement les créatures
Telles des gargouilles, s'animent
Cherchant à s'extirper de la matière qui les scelle
Découverte du corps
Difficulté à se mouvoir
Les doigts tels des pattes
Cherchent à appréhender l'espace
Les bouches s'ouvrent et articulent des sons
Qui restent silencieux....
Je frissonne d'émotion.

Trio de danseurs qui se cherchent,
Danse contact
Explosion des corps
Sons électro,
Rythme plus soutenu
L'amplitude des gestes grandit
Et investit l'espace
Par l'alternance de mouvements
Saccadés et coulés.
Dureté, légèreté,
Les contraires s'associent
Les contradictions animent
Naissance de la vie.

S'ensuit la répétition de la création de Franck Laizet avec musiciens en live. Ses conseils pour habiter un mouvement : "Faites-le grand, puis parfois comme un souvenir !" Très jolie
image...

Sur un solo de batterie, l'énergie de la danse s'enflamme. Treize danseurs enchaînent des gestes avec virtuosité. Le rythme est effréné Mes jambes frétillent devant tant de pétillement. J'ai envie de rejoindre les artistes dont la transe est contagieuse. Deux groupes racontent leur propre histoire, pris parfois de soubresauts. Je respire à peine tant
l'intensité de cette pièce est forte.

18h00, la fatigue se lit sur les visages et les corps qui lâchent les tensions pour laisser sonner quelques rires et dissipations. Les artistes taisent leurs blessures qui transparaissent à la pause.

Merci au Petit Bulletin et à l'Opéra de Lyon pour cette fabuleuse après-midi.

Suivez la guide !

Clubbing, expos, cinéma, humour, théâtre, danse, littérature, fripes, famille… abonne toi pour recevoir une fois par semaine les conseils sorties de la rédac’ !

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X