Voyage au Japon avec Notre Petite Soeur

Hirokazu Kore-eda nous présente dans son film "Notre Petite Sœur" la grâce de quatre sœurs souriant à la vie. Un grand moment de tendresse féminine qui nous fait voyager à l'autre bout du monde !

Avant la visualisation de Notre Petite Sœur, film japonais récent de Hirokazu Kore-eda, adaptation des mangas Kamakura Diary au cinéma, je connaissais le Japon seulement de nom et à travers quelques mangas de Miyazaki qui m'avaient beaucoup plu. Je connaissais très peu d'autres cultures hormis celle des occidentaux, et encore moins les cultures de l'autre bout du monde, l'Asie.

Rencontre de la beauté féminine

Ce film est pour moi un grand chef-d’œuvre. Il retrace l'histoire d'une ancienne trahison familiale, de trois jeunes filles abandonnées par leurs parents et qui découvrent leur petite sœur cachée, tout ceci accompagné par une forte présence de la mort. Pourtant, ces thèmes sont traités avec une grande justesse, et contrairement à ce que l'on pourrait croire, avec une atmosphère paisible sans pareil. Ne sont mises en scène presque que des femmes, tandis que la présence masculine ne se tient qu'au second plan.

Ces trois jeunes sœurs, Sachi, Yoshino et Chika, vivent de façon autonome dans une ancienne maison japonaise, identique à celles que l'on retrouve dans beaucoup de mangas. Elles y sont très attachées, et respectent les anciennes coutumes à travers la nourriture et la liqueur de prune, provenant du vieil arbre fruitier planté dans le jardin à la naissance de leur mère. Cette sauvegarde de traditions montre bien qu'elles conservent les liens familiaux, même si leur famille est séparée.

Elles acceptent désormais l'abandon de leur père, et le voit même comme une offrande, grâce à l'existence de leur demi-sœur, Suzu. Tout le film est basé sur cette rencontre entre ces quatre filles, rattachées par le seul lien paternel. Et pourtant elles apprennent à se découvrir avec respect, une grande « amitié familiale » naît entre elles. «Papa était peut-être pitoyable, mais il était formidable. C’est lui qui nous a donné cette petite sœur», murmure l’aînée à ces sœurs à la fin du film. Leur père a peut-être gâché leur enfance, mais sans cette trahison elles n'auraient jamais pu rencontrer leur petite sœur. Ces femmes ont une telle capacité à prendre les choses comme elles viennent, à vivre simplement mais entièrement, ce qui est très surprenant et apaisant.

Une sérénité rare que l'on retrouve dans ce film

Ce qui m'a le plus impressionné dans ce film est cet univers jovial, tendre, et cette sorte de naïveté positive face à la vie. Les deux grandes sœurs se chamaillent pour un habit, mais veillent l'une sur l'autre. J'ai aussi beaucoup aimé la relation de Chika et Suzu, les deux plus jeunes. Chika, qui ne voulait plus de petite sœur, l'accepte et s'amuse avec elle comme si elles se connaissaient depuis toujours. Elle l'aide à s'adapter dans sa nouvelle vie, après une enfance pour le peu difficile.

De plus, la vision qu'elles portent sur le temps et la mort est rassurante. Elles voient ceux-ci comme un passage de la vie, rien de plus naturel à leur yeux. Elles acceptent. Ainsi, ce qui m'a frappé est la remarque de Chika lorsque sa sœur Yoshino dit à la fin du film qu'elles seront toutes des mamies dans cinquante ans. Elle dit simplement que ce sera peut-être très bien.

Pour certains, ce film a pu paraître long et sans intérêt. Pourtant c'est tout ce qui fait de ce film un chef-d’œuvre. Cette lenteur paisible, cette beauté féminine, cette tendresse et cette sérénité.

Ce film aurait pu cependant perdre de la valeur si l'on l'avait visionné en version française. Tout ce qui fait le charme de celui-ci est cette culture, cette langue complètement inconnue, surprenante mais attendrissante. Ces mimiques, ces petits bruits qui génèrent toute l'esthétique de Notre petite sœur.

A la sortie de la salle, je n'avais qu'une envie, partir vivre au Japon rejoindre ces quatre sœurs. Ces quatre jeunes femmes gracieuses qui n'ont besoin de personne pour vivre, et encore moins d'homme. Elles ont une vision différente de la vie, sûrement est-ce dû à leur culture. A travers cette intrigue qui en fait prend assez peu de place dans le film, le réalisateur a su faire passer un message très fort : Il faut apprécier la vie, la vivre paisiblement en prenant les choses comme elles viennent. Après ce très beau film, j'ai pu voir les choses différemment, plus simplement.

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